Certains, comme dans la chanson de Jacques Brel, ne font ni n’offrent jamais de bouquet parce que « les fleurs c’est périssable » ! Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Catherine Joyaux Corselli, elle, en a toujours confectionné. Avec tout ce qui lui tombait sous la main, en particulier au gré des balades qu’elle faisait avec son père. Ce dernier était jardinier-paysagiste et sa mère collectionnait les plantes, notamment les roses anciennes. Autant dire que la pomme avait peu de chances de tomber loin de l’arbre !
Défi impossible
Certes, faire des bouquets aurait pu n’être qu’une passion d’enfance forcément passagère. Pas pour Catherine qui, CAP de fleuriste à peine en poche, s’est vu confier une tâche qui avait tout du défi impossible. Précédée par sa réputation de surdouée du bouquet, on lui proposa un jour de s’occuper de la décoration florale d’un mariage dans un château voisin de son petit village du Berry. Précisions chiffrées : elle n’avait alors que 17 ans et près de 800 convives étaient attendus.
Le challenge fut relevé brillamment – avec un peu de stress quand même – et décida de son orientation professionnelle une fois pour toutes.
Créer de la magie
Et c’est auprès de Georges François, un « révolutionnaire » de l’art floral en France, qu’elle est partie parfaire sa science des bouquets. Impressionné, le maître propose de l’embaucher, ce qu’elle refuse pour se spécialiser dans les événements – mariages, défilés… – tout en continuant à se former.
Aujourd’hui, c’est elle la formatrice au sein de l’École du bouquet qu’elle a créée il y a une quinzaine d’années, toujours dans le Berry, sa terre natale. Les élèves viennent y apprendre son art, bien sûr, mais aussi sa vision du bouquet. Pour lequel, comme elle le dit malicieusement mais avec le plus grand sérieux, on n’a pas forcément besoin de fleurs. Juste de créativité, de sensibilité. Et du désir de susciter de la magie et du bonheur.