« Quand nous intervenons sur des incendies de bâtiments, les températures peuvent grimper jusqu’à 1000 degrés. Lors des feux de forêts, ce sont les projectiles qui peuvent être dangereux », confie Benoît Coulaud, sapeur-pompier dans le département de la Creuse.
Comme des milliers de pompiers français, Benoît porte en intervention des gants de la marque Rostaing. L’entreprise familiale, fondée en 1789 et basée dans l’Ain, est aujourd’hui le leader français de la protection de la main.
Un enjeu de santé publique
« La société Rostaing était initialement une tannerie », raconte Laura Muetton, ingénieure produit. Rostaing fabriquait des pièces en cuir avant de se spécialiser dans la main. Et ce, dans différents domaines : l’environnement, l’agroalimentaire, les énergies, le métal ou encore la sécurité, notamment celle des sapeurs-pompiers.
Rostaing commercialise ainsi des gants pouvant autant servir aux jardiniers qu’aux policiers. « La question de la protection des mains est essentielle », ajoute l’ingénieure, dans la mesure où la main est la partie du corps la plus exposée dans les travaux manuels.
Selon l’Assurance maladie, quelque 130 000 accidents du travail concernant la sécurité de la main seraient recensés par an, soit 365 par jour. Dans 30% des cas, ces accidents entraînent un arrêt de travail et dans 2% des cas une incapacité physique. Les soins associés coûtent par ailleurs chaque année quelque 1,9 milliard d’euros à la Sécurité sociale.
Débris et fortes chaleurs
Dans le cas des pompiers, les risques pour les mains sont importants : « Il y a les incendies, les accidents de la route, la chaleur, les particules de fumée ou encore les débris de verre peuvent être très dangereux », explique Benoît Coulaud. Raison pour laquelle Rostaing fabrique des gants sur-mesure, selon les types d’intervention.
Dans les cas des feux de forêts, comme ceux qui ont gagné la Gironde ou encore l’Hérault, en juillet dernier, les gants portés par les sapeurs-pompiers ont la particularité de se gonfler au contact de la chaleur, « pour que la peau du pompier soit la plus protégée possible. Ils sont étanches, anti-coupures, anti-abrasions », explique Laura Muetton.
Comment ? Grâce à un choix de matière très précis pouvant garantir une protection thermique ou encore mécanique. Le tissu situé sur la surface du gant est composé d’aramide. Il est par ailleurs filé d’une façon particulière permettant qu’en cas de contact avec la chaleur, il se gonfle et offre au pompier qui le porte une couche d’air supplémentaire : « C’est en quelque sorte l’airbag du pompier », ajoute l’ingénieure.
Le groupe Rostaing compte 15 millions d’utilisateurs quotidien, il produit un nouveau modèle tous les trois jours et est présent dans plus de 40 pays à travers le monde.