Il est situation en handicap, mais avant tout sportif. Sébastien Bichon, amputé d’une jambe à l’âge de 4 ans et demi, est un enfant qui se relève et court. Équipé d’une prothèse, il reçoit un vélo le Noël qui suit l’accident et s’y met. « En grandissant, j’ai exploré le territoire à vélo. Mais le grand déclic a eu lieu quand j’étais étudiant. À la fin d’un job d’été dans les Alpes, je suis rentré à vélo jusque dans le Marais poitevin. »
Sébastien Bichon a ensuite rejoint un club de cyclotourisme puis s’est lancé dans la compétition handisport. « J’avais un bon coup de pédale. Ça a marché », reconnaît-il. Il décroche cinq titres de champion de France, est deux fois vice-champion d’Europe et revient médaillé de bronze des Jeux paralympiques de Sydney en 2000. Qu’est-ce que cela dit de lui ? « Peut-être une volonté de me dépasser », s’amuse-t-il.
Le sport intense et le plaisir
Mais au-delà de la compétition, ce sont les défis sportifs en pleine nature qui le motivent. « Le mouvement me ressource, la nature aussi. » Car s’il aime le sport intense, il insiste sur la notion de plaisir. « Si je ne ressentais pas de plaisir, je n’irais pas. »
Il s’est ainsi lancé dans l’ascension du mont Blanc, a participé à la course cycliste Born To Ride en 2020 (1200 km à vélo à faire en moins de cinq jours) qui a fait l’objet d’un film documentaire par Grenouilles Productions : “Born to Ride”. À 4 ans et demi, j’ai perdu ma jambe. Un film qui est l’occasion de « parler du handicap sous un aspect positif ». « Quand je suis sur mon vélo, je ne pense pas à ma prothèse. Je suis avant tout un cycliste », assure Sébastien Bichon.
Le mental, son allié
Car Sébastien Bichon n’a de cesse de le répéter : « Les limites sont avant tout dans nos têtes. » Lui, reconnaît avoir un gros mental. « Je l’ai découvert grâce au regard des autres en préparant l’ascension du mont Blanc en 2019. J’étais le seul handi de l’équipe. Quand il a fallu traverser une corde de 30 mètres de long, personne n’est allé au bout, sauf moi. Je n’étais physiquement pas plus fort que les autres. C’est la tête qui a fait la différence et fait avancer le reste. »
Son prochain défi est déjà programmé. Ce sera la cordillère des Andes, en Bolivie, fin 2023. « Je sais qu’il y a, là-bas, des paysages magnifiques. »