Dessiner, peindre, écrire une phrase motivante au dos de petites cartes et les cacher dans les villes. Tel est le concept de Caroline, plus connue sous le pseudonyme Raffink Art sur les réseaux sociaux. À 28 ans, elle a trouvé un passe-temps qui mêle écriture et art. Son but est de faire passer des messages “bienveillants, préventifs et militants”, comme l’indique la biographie de son compte Instagram, qui cumule près de 2000 abonnés.
La première fois que Caroline a déposé une carte avec un petit mot derrière, c’était en juillet 2021. Cette Bordelaise avait pour habitude de dessiner sur des petits bouts de papier, mais ne savait pas quoi en faire. “Ce jour-là, je n’allais pas très bien. J’ai eu envie de faire quelque chose qui ferait du bien à quelqu’un d’autre, donc, par définition, qui me ferait du bien ”, raconte-t-elle.
Premier dessin, premier retour
Elle décide alors d’écrire une simple phrase bienveillante au dos d’un de ces papiers et de le laisser sur un siège dans un bus en ayant pris le soin d’y inscrire son Instagram : Raffink.art. Dès le lendemain, elle reçoit un message d’un inconnu la remerciant. “Ça m’a beaucoup soulagée dans la peine que je ressentais à ce moment-là”, explique l’artiste. Après ce premier retour positif, elle s’est prise de passion pour ce concept : dessiner, écrire et distribuer. “Maintenant, je ne sors plus de chez moi sans une dizaine de cartes”, plaisante Caroline.
Ses petites pièces d’art ne font que quelques centimètres, mais sont riches en couleurs. La Bordelaise a créé différents thèmes comme des projections de peinture, des fleurs ou à partir de chutes de cartes précédentes. Elle a par ailleurs récemment réalisé une collection avec des chats dessinés au feutre noir sur un fond bariolé. Sur le verso, une phrase inspirante ou militante choisie par l’artiste.
De l’art qui voyage
L’art de Raffink Art voyage sans cesse. Ses échantillons se retrouvent partout en France et hors des frontières. Lors de ses périples, Caroline n’oublie jamais de cacher ses cartes et de le partager sur les réseaux sociaux à la manière d’une chasse aux œufs. Cependant, elle précise que la plupart des cartes voyagent grâce à ses abonnés : “Je les donne à des gens qui les font voyager. Il est arrivé une fois que quelqu’un de passage à Bordeaux emporte avec elle une de mes cartes en Argentine”, s’exclame-t-elle.
Après trois ans de productivité, Raffink Art pense avoir façonné plus de 100 000 pièces d’art et espère laisser une trace sur Terre : “C’est peut-être ce que cherchent certains artistes”, affirme-t-elle. Avec tout ça, Caroline garde avant tout des souvenirs et des anecdotes : “J’avais écrit une citation de Guillaume Apollinaire sur une de mes cartes, quelqu’un l’a trouvée, est allé au cimetière du Père-Lachaise à Paris pour la déposer sur la tombe d’Apollinaire, et m’a envoyé une photo. C’était la première fois qu’une carte voyageait autant”, raconte-t-elle.
Grâce à cette activité, Caroline s’est rapprochée d’associations féministes et militantes, et distribue son art et sa bienveillance lors de manifestations. Aujourd’hui, en parallèle de ce concept, la Bordelaise aimerait créer sa boutique d’œuvres d’art.