“Claudine”, “Le Blé en herbe”, “Sido”, “La Vagabonde”… Colette est l’une des romancières les plus connues de la littérature française. Auteure d’une vingtaine de romans, ses ouvrages ont été adaptés et réadaptés au cinéma et au théâtre. Dans ses œuvres, elle revendique sa bisexualité.
En 1945, Colette est la seconde femme à être élue membre de l’Académie Goncourt, avant d’en devenir la présidente pendant cinq ans. À son décès, en 1954, elle est la première femme à recevoir des funérailles nationales. “Nous avons choisi de rendre hommage à dix années de sa vie, entre 1900 et 1910. Cette période marque le début de sa carrière d’écrivaine et de son émancipation par rapport à son mari, Willy. Elle se libère des contraintes de son époque et va même devenir actrice de music-hall”, explique Lise Lezennec, de la Maison des écrivains de Besançon.
Les jours heureux de Colette à Besançon
Entre 1900 et 1908, Colette est propriétaire d’une maison située dans le quartier des Montboucons, à Besançon. Elle y séjourne plusieurs mois par an, en été et en automne. “À Besançon, Colette mène une vie simple. Elle se consacre au jardinage et à l’écriture. Elle passe du temps avec son bouledogue Toby-chien et son chat Kiki-la-doucette. Cette maison l’a beaucoup inspirée pour ses écrits”, relate Lise Lezennec.
Se séparer de cette maison est un déchirement pour Colette. En 1932, elle évoque encore cette demeure dans “Rapaces” : “Peut-être quelques arbres fruitiers, âgés et languissants, vivent-ils encore sur cette colline pierreuse, chaude, creusée d’une combe où le brouillard, au coucher du soleil, coulait comme un lait bleu”. La maison de Colette à Besançon est aujourd’hui vide, mais se visite à de rares exceptions, comme lors des Journées du patrimoine.
“Colette 1900-1910“, Bibliothèque municipale d’étude et de conservation, jusqu’au 17 septembre 2023.