Du 30 septembre au 15 octobre, se tiendra la 8ᵉ édition du Festival international des arts de Bordeaux Métropole (FAB). Pendant deux semaines, 20 compagnies et artistes mondiaux vont se produire dans 39 lieux de la métropole. Au programme : de la dance, du théâtre, du cirque, de la musique, des expositions des déambulations… 80% des performances sont gratuites.
Cette année le festival a invité deux pays : la Suisse et la Palestine. Sylvie Violan, la créatrice et directrice du FAB, nous en dit plus.
AirZen Radio. D’où vous est venue l’idée de créer le FAB ?
Sylvie Violan. Il manquait à Bordeaux un endroit de festival où voir des choses qu’on ne voit pas dans des théâtres ou même tout au long de l’année. Un moment exceptionnel où on va pouvoir inviter des artistes hors normes qui viennent de loin, mais aussi d’ici, donc des artistes locaux qui n’ont pas toujours droit à la parole. C’est un vraiment un mixte entre un regard d’ailleurs et un ancrage territorial fort.
Pourquoi avoir choisi pour thème la lune pour cette 8ᵉ édition ?
C’est un hommage particulier à la lune parce que Bordeaux s’appelle aussi le Port de la Lune. Elle a joué un rôle majeur dans l’émergence de la cité bordelaise et, donc, on lui rend hommage. On débute un soir de pleine lune et une seconde lune de 6 mètres de diamètre est installée sur les quais de la Garonne. D’ailleurs, pour l’ouverture, il y aura un spectacle assez exceptionnel, vertigineux : un pianiste suspendu à une grue à la verticale créera un récital mixé avec les sons du chantier qui l’accueille. La performance aura lieu à Brazza, un quartier où certains immeubles sont construits et pas d’autres. Anciennement, c’était un chantier naval, donc on reste dans le thème.
La programmation artistique que propose le FAB est assez décalée…
J’aime les choses décalées, joyeuses, drôles, qui parlent de sujets sérieux, mais toujours de manière positive. On n’est pas dans le fait de se morfondre, on provoque la réflexion, l’émotion pour aller vers du changement, des transitions pour un meilleur avenir. C’est toujours une démarche positive et festive. On est un festival, il faut s’amuser, faire la fête danser, faire des soirées (rires) !
Un événement festif, donc, mais qui s’inscrit dans une démarche écoresponsable…
Oui, et ce dès le début, parce que les festivals sont parfois un peu gourmands en énergie. Donc chez nous, c’est zéro plastique. On propose aussi une alimentation bio et locale. Et puis, quand on fait venir un artiste d’outre-Atlantique, par exemple, il ne faut pas que ce soit pour une date ou deux. On organise dans ce sens des tournées et il faut qu’elles soient écoresponsables.
C’est intéressant aussi bien pour les artistes que pour les lieux de pouvoir profiter de leur présence. Alors oui, ça demande un travail en plus, car on souhaite s’assurer aussi de la circulation de l’ensemble des artistes parce qu’il ne faut pas surtout pas abandonner. Il faut continuer à les accueillir. Ils ont aussi besoin de l’Europe pour travailler, mais il faut que leur empreinte carbone soit la plus basse possible.
Qu’apporte selon vous la culture à la société ?
Elle est importante puisqu’elle pose un autre regard sur les choses. On a la science et tout un tas de mode d’appréhension du réel, du passé et de l’avenir. L’art donne d’autres clés. Elles passent par les sens, l’émotion et l’intellect aussi. C’est important de garder cette part de sensibilité émotionnelle.