C’est à l’école de communication Sup de Pub de Bordeaux que Marie Sallaberry, Quentin Sébire et Liam Donne se sont rencontrés. Ensemble, ils ont collaboré sur un projet d’école qu’ils ont finalement concrétisé une fois diplômés, notamment grâce à l’intégration à l’incubateur French Tech Bordeaux.
Il leur aura fallu trois ans pour lancer en juillet 2021 Cuidam, une plateforme de soutien psychologique pour les étudiants de l’enseignement supérieur. Ceux-là ont alors accès à différents professionnels de la santé mentale tels que des psychologues, des cliniciens, des travailleurs sociaux, des spécialistes en addictologie… Les rendez-vous se déroulent en visio et sont gratuits pour les utilisateurs. La charge financière de ce dispositif psy revient aux établissements qui payent 3 000 euros hors taxes pour l’abonnement et un nombre de séances défini pour les étudiants.
Se saisir du sujet
Les trois associés ont décidé de s’intéresser à la santé mentale car ce sujet était récurrent dans leur entourage. Et ce, d’autant plus après l’épidémie de Covid-19. Les fondateurs de Cuidam se sont rendu compte qu’il n’y avait pas de dispositif mis en place pour les étudiants.
« Pour nous, il était indispensable d’intégrer l’établissement dans le process de prise en charge des étudiants. Notamment parce qu’un étudiant qui ne se sent pas bien, c’est un étudiant qui va avoir de mauvais résultats. Et le taux de réussite de cette école sera forcément affecté, donc l’image et, derrière, la fidélisation », explique Liam Donne. Celui-ci rappelle qu’en 2022, une étude de la LMDE (La mutuelle des étudiants) et du CSA a montré que 70% des étudiants étaient en détresse en psychologique.
Déploiement national
Par ailleurs, depuis quelques mois, Cuidam se déploie ailleurs que dans des établissements bordelais, à Agen, Nantes et Lyon. Désormais, plus de 2 500 étudiants y ont ainsi accès. Lors de la première année de sa mise en place, une cinquantaine de consultations ont eu lieu. Résultats : « On a pu observer que la majorité des étudiants qui venaient, c’était d’une part pour tout ce qui tourne autour du stress, du manque de confiance en soi, pour une remise en question. Toutes ces thématiques en lien avec l’orientation finalement. Puis, il y a une autre partie qui va être vraiment en lien avec le relationnel et notamment les relations amoureuses », précise Liam.
Pour avoir un effet optimal, les fondateurs conseillent de prendre au minimum trois séances avec un spécialiste. Une trentaine sont à disposition, tous exercent en libéral. « Ainsi, on peut commencer déjà par avoir certains outils puis se prendre en charge derrière. Nous, on fournit une plateforme de soutien psychologique mais pas de thérapie. On est là dans une première étape pour briser la glace, pour sensibiliser et s’informer », souligne cofondateur de Cuidam. Concernant les bienfaits de l’application, les jeunes entrepreneurs se laissent encore du temps pour pouvoir les mesurer.