“J’ai toujours donné des cours, toujours été passionné par l’accompagnement pédagogique”, raconte Youssef Zakaria, fondateur de Meet in class, la première plateforme de soutien scolaire en petit groupe en France. C’est ainsi qu’il gagne sa vie alors qu’il est étudiant en école d’ingénieur. Une fois dans le monde professionnel, il continue à suivre quelques enfants en difficulté, afin de les aider jusqu’au bout. C’est alors qu’une maman essaie de négocier le prix du cours, en proposant de ramener plusieurs élèves. Youssef Zakaria accède à sa demande : “On s’est rendu compte que ça marchait mieux quand on était en petit groupe.”
“En tant que professeur, on a l’impression qu’on utilise mieux notre temps. Quand on est seul avec un élève, il nous arrive de croiser les bras et de ne rien faire, le regarder, l’intimider du coup parce qu’on ne peut pas sortir son téléphone ou faire autre chose, donc on le regarde. L’autre piège, c’est de parler tout le temps, mais le prof doit laisser l’élève réfléchir. Quand on est en petit groupe, on utilise ce temps de réflexion pour aller voir d’autres élèves. C’est l’expérience qui a fait qu’on a compris que ça marchait mieux.”
Une aide personnalisée
Des centaines de parents s’inscrivent rapidement. Même chose du côté des professeurs qui, d’ailleurs, étaient déjà nombreux à donner des cours de manière indépendante. “Il fallait juste organiser, faciliter tout ça”, se rappelle Youssef Zakaria.
Aujourd’hui, il suffit de s’inscrire, en tant qu’élève ou professeur sur le site internet en quelques clics. Un cours peut être organisé à partir de deux élèves inscrits. Si l’on est seul à faire une demande bien spécifique, on accède à une liste d’attente. La moitié des cours sont proposés à distance, pas besoin donc d’habiter en milieu urbain ou de venir avec des camarades qui habitent dans les environs.
La particularité des cours à quatre, c’est cette dynamique de groupe. Par exemple, quand un élève va maîtriser un sujet, c’est lui qui explique aux autres jeunes. “Ils comprennent beaucoup mieux. L’idée c’est que les profs soient à l’aise dans ce format-là. Ne jamais faire un cours au tableau, un cours magistral. C’est du personnalisé. Chaque élève fait sa partie et le professeur va tourner.”
Les niveaux les plus demandés vont du CP à la terminale, principalement en mathématiques, français, anglais et physique-chimie, même si, théoriquement, toutes les matières et tous les niveaux peuvent être proposés tant qu’il a de la demande.
Les problématiques de calculs et de lecture peuvent intervenir très tôt, dès le début de l’école élémentaire ou même avant. Certains parents vont ainsi tenter de pallier les lacunes de leur enfant. Pour d’autres, il y aura plus une logique d’attentes élevées quant à la scolarité de leur progéniture, une envie de leur faire prendre de l’avance, avec de grands objectifs pour leur scolarité, leurs études, leur avenir.
Donner une chance à tous
Meet in class a fait du chemin depuis ses premières années. À l’origine, il s’agissait de fournir une aide scolaire à ceux qui auraient pu en être les plus éloignés, dans les quartiers populaires, les zones d’éducation prioritaire. Tout a commencé à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, “parce que ça nous permettait d’aider des élèves qu’on n’aurait pas pu aider autrement. Quand on est un bon prof particulier, nos prix augmentent petit à petit. Un prof est valorisé avec le temps et finit par n’aider que des élèves qui ont les moyens”, explique Youssef Zakaria.
Or, il y a un lien entre le niveau socioprofessionnel des familles et le niveau scolaire des élèves. Un élève issu d’un milieu populaire a quatre fois plus de risques d’avoir un niveau faible dans les matières principales, selon le ministère de l’Éducation nationale. “Il y avait de vrais besoins et de vraies actions à mener dans ces quartiers.”
“On est très heureux de faire ces cours-là, parce que passer de 5/20 à 13/20 est beaucoup plus facile que de passer de 17 à 18. On se retrouve avec des élèves complètement en déroute et qu’on sauve, et ça nous donne vraiment un sentiment d’utilité. C’est quelque chose qui a beaucoup de sens. On se rappelle tous les jours pourquoi on se lève le matin : aider à ce que ces enfants retrouvent le goût des études. Ça nous fait vraiment plaisir d’aider des familles à s’en sortir.”
Un cours d’une heure coûte 15 € sur Meet in class. Le coût peut-être divisé au maximum entre quatre familles.