Chargée de campagne chez 350.org – une association qui lutte pour mettre un terme à l’ère des énergies fossiles -, Soraya Fettih est une militante écologiste et pour les droits humains. Âgée de 29 ans, la jeune femme compte déjà quelques expériences dans le militantisme. Elle a notamment passé deux ans au sein du Mouvement pour le climat qui lutte contre les impacts du dérèglement climatique. Elle alors a pu constater l’homogénéité des profils qui le compose.
De retour en France après un séjour au Liban, elle a eu pour volonté de s’engager pour que les minorités dans les pays occidentaux et les personnes habitant le sud global s’approprient aussi les problématiques liées au climat.
Différents outils
Pour ce faire, elle a créé le projet Couleurs climat, pour une justice climatique. Encore à ses débuts, il va s’articuler de différentes façons. « Il y a le côté networking. On se dit, par exemple, qu’on a accès à des personnes auxquelles sûrement d’autres gens n’ont pas. Ces personnes-là détiennent des opportunités et les apportent vers ces groupes de population qui sont les moins représentés parce qu’elles sont tout à fait capables de mener à bien ces opportunités pour en faire des choses concrètes. Le tout, c’est de pouvoir y accéder », dit-elle.
En effet, Soraya Fettih souligne les inégalités au niveau du capital financier, social, culturel. « Ce n’est pas forcément accessible à tout le monde de venir parler de décarbonation, de gaz à effet de serre. Pas parce que les gens sont cons, mais parce que ce ne sont pas des sujets qu’on a pris le temps de leur expliquer et de les sensibiliser. »
Source d’inspiration
Puis, il y a un volet éducation. La militante souhaite que Couleurs climat permette d’avoir des bases et d’aborder des sujets concernant, notamment selon le lieu de résidence, sans pour autant être paternaliste. “On parle des luttes dans le sud global, mais il ne faut pas tout le temps considérer ses habitants comme des éternelles victimes. Ce sont des personnes, aussi, qui connaissent leurs ressources. Il faut les mobiliser pour justement apporter des projets alternatifs et mettre en avant leur capacité.” Le dernier volet concerne la mobilisation et la formation
« C’est aussi important de souligner que je n’ai pas inventé la poudre et les gens, dit-elle en souriant. Personne ne m’a attendue pour dresser ce constat. Moi, je suis arrivée il y a deux ans. Pour d’autres, ça fait 20 ans, 15 ans, 30 ans qu’ils sont dessus. J’espère apporter ma pierre à l’édifice et faire profiter des moyens structurels, matériels et financiers de mon organisation pour travailler à plus de représentation. Mais aussi faire en sorte que les premiers concernés soient directement impliqués dès le départ dans la phase décisionnelle d’une action. »