Le Black Friday, ou « Vendredi Noir », tombe le 24 novembre cette année. Venue des États-Unis, cette tradition qui a lieu au lendemain de Thanksgiving, est une journée durant laquelle les commerçants bradent les prix. High-tech, ameublement, vêtements, cosmétiques… Tout y passe.
Cette pratique s’est peu à peu imposée en France. Si une partie de la population adhère, une autre partie, composée d’associations, de citoyens et d’entreprises, est contre cette journée de soldes. Elle dénonce un encouragement à la surconsommation. Un sondage d’Harris Interactif, publié en 2022, souligne l’ambivalence autour de ce sujet : « les trois quarts des Français estiment que le Black Friday ne permet pas toujours de faire des bonnes affaires et 70 % l’associent à de l’excès et de la surconsommation ».
Pour prendre le contrepied de cette tradition commerciale, des actions sont organisées en parallèle. C’est le cas du Green Friday, un collectif anti-Black Friday d’associations et d’entreprises, dont le site internet recense 150 actions en France et en Belgique.
« Les entreprises adhérentes au Green Friday s’engagent à ne pas faire de promotion et à reverser 10% de leur chiffre d’affaires du jour à des associations qui œuvrent sur cette thématique, comme Halte à l’obsolescence programmée. D’autres s’engagent à faire des événements de sensibilisation. Des ressourceries d’Île-de-France font visiter leur site et proposent des anti-soldes à un prix un peu plus cher. Il y a aussi des ateliers d’upcycling et de réparation de ses propres objets. L’idée est de questionner sur l’acte d’achat et de faire réfléchir », explique Tancrède Girard, chargé de communication de REFER, le Réseau francilien du réemploi Île-de-France, membre du Green Friday.
Des achats réfléchis
Par ailleurs, autre élément sur lequel Tancrède Girard souhaite attirer l’attention : l’achat de seconde main. « C’est une bonne fausse idée, même si chaque article individuellement acheté, notamment sur le site Vinted, permet d’économiser du CO2. Étant donné que l’on achète beaucoup plus d’articles, le bilan carbone sera tout aussi mauvais, voire pire. Le même phénomène est observable sur l’aviation, puisque les avions ont gagné en efficacité depuis les années 70. Il y a donc 45% de carburant utilisé en moins, mais le nombre total de vols dans le monde a explosé et a été multiplié par 12. » Il rappelle ainsi qu’il est préférable d’acheter uniquement en cas de besoin, s’il n’y a pas d’autre possibilité telle que la réparation. « C’est un impératif de sobriété. Il s’agit d’une clé pour répondre à l’objectif écologique ».
Consommer mieux et moins
En outre, la plateforme d’e-commerce du mouvement slow cosmétique, qui prône un retour à une consommation plus simple et plus responsable des produits de la salle de bain, organise ses « Slow Days » du 17 au 24 novembre. On peut traduire cet événement par “Les Jours au ralenti” en français. Cette démarche inédite est partie d’une étude. « Dans un sondage, 2 personnes sur 5 disent regretter leurs achats du Black Friday. Notre démarche est donc d’aider les gens à faire des achats conscients et de leur proposer de réfléchir à la manière de consommer moins, mais mieux », explique Bastien Leflère, le cogérant de slowcosmetique.com.
C’est aussi l’occasion de mettre en avant les artisans et producteurs locaux qui n’ont pas beaucoup de visibilité. Eux aussi font de la sensibilisation auprès de leur clientèle durant ces « Slow Days ». Toutes les marques du site ont le label Slow Cosmétique. « Elles respectent une certaine charte, avec une formule forcément saine, un maximum local et un sourcing des ingrédients aussi très local. On prône des produits naturels, sans allégation marketing. C’est un peu l’anti-greenwashing », tient à préciser le cogérant de slowcosmetique.com.
NB : Green Friday est un collectif composé de la fédération ENVIE, le REFER, Emmaüs France, Altermundi, Ressources et RREUSE.