Diplômé en management et économie de gestion, Henri Godron est le nouveau président de Biocoop. Après avoir travaillé pendant 18 ans dans le secteur bancaire, il a intégré la coopérative en 2013 en tant que sociétaire magasin, à Avranches (Manche).
« Je voulais retrouver du sens et, comme j’étais consommateur de bio chez Biocoop, je me suis dit pourquoi pas », confie Henri Godron, qui gère trois magasins en Normandie.
Trois explications à la reprise
Entre-temps, la crise de la distribution bio est passée par là. « À la réouverture des restaurants post-covid, les clients nous ont délaissés de 2021 à 2022. » S’est ensuivie une période inflationniste. Mais pas de quoi mettre KO Henri Godron, qui perçoit les signes d’une reprise. « J’ai senti les premiers frémissements, il y a un an. Nous ne sommes pas sur une croissance à deux chiffres, mais un mouvement de fond s’opère », explique-t-il.
Il y voit trois explications. « Les consommateurs sont attachés aux produits locaux. Or, nous privilégions le local chez Biocoop. Le recul du plan Ecophyto pendant la crise agricole a fait réfléchir nos consommateurs qui, pour manger sain, se tournent vers la bio. Enfin, nous bénéficions d’une inflation plus faible en bio que sur le marché alimentaire en général. Nous travaillons avec des PME et non avec de grands groupes internationaux qui exigent des dividendes. Sur certains produits, en bio, nous arrivons à être moins chers que du conventionnel. C’est un tournant », explique Henri Godron, optimiste.
Un défenseur de la bio
« La bio, c’est une meilleure santé de la planète. C’est meilleur pour la santé humaine, y compris psychique. Les agriculteurs en bio sont davantage fiers de travailler les produits que des agriculteurs en conventionnel poussés par le système. C’est à mon sens essentiel de revenir à ces fondamentaux. »