Quand on pousse la porte d’entrée, on pénètre dans un appartement cossu du 16e arrondissement de Paris. Un long couloir bien décoré mène à un vaste salon chaleureux. On passe à côté d’une jolie cuisine blanc laquée. Derrière les fourneaux, le chef Jérôme Courtois-Suffit !
Eh oui, ce soir, le restaurant ce sera chez lui. C’est tout le concept de Confidences de Papilles.
Le restaurant entre la cuisine et le salon
« J’ai toujours eu l’habitude de recevoir des amis », explique le quinquagénaire au regard bleu et au tablier sombre. S’il a fait toute sa carrière dans l’opérationnel, il est tombé dans la marmite dès son plus jeune âge. « Je cuisine depuis l’âge de 5 ans », se souvient-il. Mais alors, pourquoi ce changement de vie ? Trouver du sens, faire ce qu’il aime, partager l’art de la gastronomie et le faire dans un lieu qui lui est familier.
« J’aime communiquer autour de ce que je sais faire, discuter… L’idée de me retrouver dans une cuisine de restauration classique ne m’allait pas. Alors, j’ai décidé de le faire chez moi », explique le chef.
Quitte à se donner deux challenges supplémentaires : la réaction en direct des invités et l’obligation d’adapter le menu à ses convives. Pour le premier, cela ne lui fait pas peur : « C’est ça qui rajoute du piment, le fait de voir des visages s’illuminer à la première bouchée… ou pas ! » Pour le second, Jérôme Courtois-Suffit admet que c’est une gymnastique intellectuelle permanente. « Il m’arrive de me réveiller en pleine nuit pour tester une recette. Je m’adapte aux saisons, aux goûts de mes convives aussi », raconte l’autodidacte passionné de cuisine.
2023 : le lancement de l’opération Chef d’un soir
On sonne à la porte. Les invités sont arrivés. Le chef les accueille avec chaleur, comme il le ferait pour des amis. Il propose une coupe de champagne. « Cela ne se refuse pas », répond l’un des convives avec un sourire.
Tout le monde prend place. Un verre de vin blanc est servi et le chef dégaine le premier des six plats qui figurent au menu du jour. « Tataki de saumon, miso piquant et pousses de pois », annonce-t-il. Des soirées comme ça, Jérôme en vit plusieurs fois par semaine. Pour ce moment privilégié dans la cuisine du chef, il faut compter un peu plus d’une centaine d’euros par personne, vins compris.
Le tarif diffère selon si le repas est pris au comptoir de la cuisine, avec le chef ou servi au salon, pour plus d’intimité. Le concept marche si bien que son fondateur a décidé de lancer une nouvelle formule : Chef d’un soir. À cette occasion, l’un des convives peut mettre la main à la patte et préparer lui-même le repas, accompagné par Jérôme. « Avec moi, il apprendra à préparer les plats du jour et on pourra même aller plus loin selon le niveau. Ensuite, c’est ce convive qui recevra les invités, leur offrira du champagne et les servira. » Une expérience encore plus immersive dans cette cuisine « à la maison ».