Comprendre l’humour chez les enfants va au-delà de la simple observation des rires. C’est un outil essentiel pour soutenir leur développement émotionnel et social. La pétillante Florence Millot, psychologue et psychopédagogue partage ses connaissances et son expérience. « Souvent, ce qu’on observe, c’est que les bébés rient en lien avec une forme d’étonnement », explique-t-elle.
Les premiers rires des bébés sont souvent liés à l’étonnement, comme lors du jeu du coucou caché. Lorsque l’objet ou la personne réapparaît, l’enfant ressent alors une intense joie. Cette réaction est liée à la compréhension progressive de la permanence de l’objet, une notion importante dans le développement de l’enfant.
Le bébé peut comprendre que lorsque quelque chose disparaît, c’est pour toujours. Cependant, avec le temps, il apprend que les objets peuvent être cachés et réapparaître. Cela construit la base de la compréhension que même si quelque chose n’est pas visible, elle peut continuer d’exister. Florence Millot souligne que faire rire un enfant en jouant sur des éléments liés à la disparition et à la réapparition renforce sa sécurité émotionnelle. Pour cela, le parent peut, par exemple, jouer au « coucou caché ».
Dynamique de la fratrie et l’humour
Lorsque des frères et sœurs taquinent ou se moquent, il est essentiel pour les parents de comprendre la dynamique. Si un enfant est sans cesse taquiné sans pouvoir se défendre, les parents doivent intervenir pour rétablir l’équilibre. Encourager la rotation des taquineries entre les enfants favorise en effet une dynamique saine.
Certains enfants peuvent être plus susceptibles que d’autres, réagissant fortement à la moquerie. Dans de tels cas, il est crucial que les parents interviennent et soutiennent émotionnellement l’enfant taquiné. Créer une dynamique fluide où chacun peut être tour à tour taquiné contribue ainsi à l’apprentissage de la défense personnelle.
Humour et susceptibilité chez les enfants plus âgés
À mesure que les enfants grandissent, leur perception de l’humour devient plus complexe. Certains peuvent être plus susceptibles en raison de fragilités émotionnelles. Dans ces situations, les adultes doivent être attentifs à déceler si l’humour est une manière détournée pour l’enfant d’exprimer des préoccupations plus profondes.
Lorsqu’un enfant réagit de manière excessive à une blague, il est crucial de ne pas rester fixé sur la blague elle-même, mais de chercher à comprendre ce qui se cache derrière cette réaction. Les parents peuvent offrir un soutien émotionnel en restant présents, même si l’enfant semble les repousser.
L’invitée.
Florence Millot est psychologue et psychopédagogue en libéral à Paris. Spécialiste dans la gestion des émotions et dans la communication bienveillante en famille, elle est autrice de 30 livres autour du parenting et du développement personnel, dont “Les Principes toltèques appliqués aux enfants”, paru chez Marabout. Elle est spécialisée dans l’approche TTC (tête, cœur, corps) et propose des conférences dans toute la France pour parler des émotions et de la communication en famille.