C’est un débat qui dure et perdure : l’appropriation culturelle dans le yoga. Dans le dernier numéro, juillet-août, du bimensuel “Esprit Yoga“ un article est consacré à cette thématique. « C’est un sujet compliqué et à la fois passionnant », déclare Andrea Semprini, fondateur et rédacteur en chef de ce bimensuel.
Mais pour bien comprendre les enjeux, il faut avant tout définir ce qu’est l’appropriation culturelle. Il la définit de cette façon : « C’est lorsque l’on va chercher quelque chose qui appartient à une autre culture et que l’on se l’approprie, on la transforme. Parfois, c’est fait de façon correcte et, parfois, sans respect et de façon superficielle. »
En ce qui concerne le yoga, « il est né en Inde il y a plusieurs milliers d’années. C’était un phénomène lié à ce pays pendant très longtemps. C’est seulement à partir du XIXe siècle, avec la colonisation britannique, qu’il y a eu ce mouvement de l’Inde vers l’Europe, précise Andrea Semprini. Puis ça s’est accéléré au XXe siècle avec la génération des Beatles, dans les années 60, qui a découvert la spiritualité et la culture indienne, un autre mode de vie ».
Respecter la culture d’autrui
Aujourd’hui, le yoga se pratique partout et « ses symboles comme le son « Om », la salutation mains jointes, le Namasté, les chants Mantra etc… sont utilisés en Inde dans des rites très précis, respectés. Or ici, on les utilise parfois de manière superficielle en faisant des portes clés avec le « Om », des t-shirts avec une image de yoga. Ce sont des utilisations détournées de leur usage, souligne le rédacteur en chef d’”Esprit Yoga”.
Mais il apporte de la nuance dans ses propos : « Ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien prendre. Les rencontres entre cultures sont importantes et fertiles. La question c’est plutôt de savoir comment on utilise les symboles des uns et des autres ? Le tout est de le faire avec respect, un minimum de connaissances de choses. Il faut tenir compte du fait que les images et symboles ont une importance. Tant que c’est fait de manière respectueuse et sincère, il n’y a pas de problème. »