Christophe Ramond est directeur de recherche et porte-parole de l’association Prévention Routière. A priori, il est bien placé pour répondre à nos interrogations avant de prendre la route des vacances. Pour ce spécialiste, l’important, c’est le repos. Le repos avant de partir tout d’abord.
Évitez, autant qu’il vous est possible de le faire, de partir après une longue journée de travail. Il faut savoir que, par exemple, après 17 heures éveillé, vos réflexes diminuent de la même manière que si vous aviez 0,5g d’alcool par litre de sang. Idem, si vous avez prévu de partir à 2 heures du matin, cela peut être une bonne idée car vous roulerez au frais et croiserez peut-être un peu moins de monde, mais prévoyez de bien dormir en amont.
Faire des pauses
Du repos pendant la route, ensuite. La pause s’impose toutes les deux heures sur la route. Au moins vingt minutes pour vous étirer, vous dégourdir les jambes (et celles de vos enfants et de votre animal domestique).
Il y a aussi des conseils simples qui suivent des règles physiologiques basiques. Exemple, la nuit, entre 2 et 5 heures du matin, notre corps est programmé pour dormir, pas pour conduire. Même chose entre 13 et 16 heures, parce qu’à ces heures-là, votre corps est censé digérer.
Tablette à éviter
Pour rendre les huit heures de route un peu plus supportables pour vos enfants, surtout les plus jeunes, prévoyez des jeux. Des énigmes à trouver, des histoires à raconter. Cela vous procurera des moments privilégiés (car finalement, on a rarement l’occasion de discuter avec eux aussi longtemps).
Attention néanmoins aux tablettes. D’une part, le drame risque de vous surprendre lorsque celle-ci n’aura plus de batterie. D’autre part, cela les coupe trop de l’environnement routier et peut donc les rendre malades. Il est déjà assez compliqué de faire une pause pipi sur une aire d’autoroute bondée, si en plus il faut nettoyer la banquette arrière sous la chaleur, non merci.
Attention à l’hypovigilance
Toujours pour les enfants, il peut être avantageux de partir tôt le matin, en croisant les doigts pour qu’ils finissent leur nuit dans la voiture.
Et pour vous, conducteur, conductrice, pensez à laisser le volant à votre copilote (en possession du permis de conduire, bien sûr). Laissez aussi le smartphone dans la boîte à gants afin de limiter l’hypovigilance. À ne pas confondre avec la fatigue ou la somnolence, l’hypovigilance est une baisse de l’attention. Votre copilote est là pour vous aider à choisir la musique, ne vous inquiétez pas.
Si vous avez bien tout préparé, que vous partez reposé, aucune raison de stresser, vous pourrez donc rester courtois et bienveillant, ce qui vous mettra dans les meilleures conditions pour rouler longtemps, en toute sécurité.