Pour Stéphanie Couturier, sophrologue et psychopraticienne, « un peu d’anxiété peut être moteur dans la vie. Elle nous pousse à agir, à nous préparer. » Toutefois, « quand elle prend trop de place, elle devient un frein, voire un trouble. » Elle est l’autrice de « Mon enfant inquiet : apaiser l’anxiété de votre enfant et le guider vers l’autonomie émotionnelle », paru aux éditions Marabout.
L’anxiété se définit comme « une sensation de malaise ou de nervosité face à une situation perçue comme angoissante ». Cette émotion est souvent orientée vers l’avenir. Elle est liée à l’anticipation de ce qui pourrait mal se passer. Elle devient néanmoins problématique lorsqu’elle s’installe durablement et affecte l’équilibre émotionnel de l’enfant.
Les premières manifestations de l’anxiété
L’anxiété peut se manifester très tôt, dès la petite enfance. « Certains bébés expriment leur anxiété par des pleurs fréquents et intenses », note Stéphanie Couturier. D’autres peuvent, au contraire, se montrer particulièrement calmes. Cette tranquillité peut néanmoins cacher une anxiété latente. Ces bébés observent beaucoup, restent dans la retenue. Les parents peuvent déceler ces signaux en observant les comportements inhabituels de leur enfant et en dialoguant avec un pédiatre.
Stéphanie Couturier met également en lumière les manifestations physiques de l’anxiété chez les enfants plus âgés : maux de tête, maux de ventre récurrents ou encore troubles du sommeil. Ces symptômes, non expliqués par des causes médicales, peuvent être des indices d’une anxiété sous-jacente. « C’est souvent le corps qui exprime ce que l’enfant n’arrive pas à formuler verbalement. »
Apaiser l’anxiété : des outils concrets pour les parents
Face à l’anxiété, Stéphanie Couturier propose plusieurs techniques pour aider les enfants à retrouver un sentiment de sécurité. Elle évoque « l’exercice du pire du pire », qui consiste à laisser l’enfant imaginer les scénarios les plus catastrophiques. « Cet exercice permet à l’enfant de déployer ses ressources intérieures et de comprendre qu’il existe toujours des solutions, même dans les situations les plus effrayantes », explique-t-elle.
Une autre technique clé est celle de la respiration. « La respiration est souvent sous-estimée, mais elle peut avoir un effet apaisant très puissant », souligne la sophrologue. Elle conseille ainsi d’apprendre à l’enfant à pratiquer des respirations profondes et prolongées, pour réguler son rythme cardiaque et calmer ses émotions. Ce geste, simple mais efficace, peut être utilisé discrètement, notamment à l’école.
La technique des « pépites d’or »
Les exercices de visualisation sont également au centre de la méthode de Stéphanie Couturier. Elle invite les enfants à imaginer des scènes apaisantes. Ils peuvent visualiser, par exemple, des racines qui poussent sous leurs pieds et les ancrent dans le sol. « Cela aide à redescendre la tension interne et à se reconnecter à son corps », précise-t-elle.
Enfin, pour instaurer une dynamique positive dans la vie de l’enfant, la psychopraticienne recommande la technique des « pépites d’or ». Chaque soir, l’enfant et ses parents échangent autour des moments positifs de la journée. Il peut s’agir, par exemple, de réussites à l’école ou simplement d’un repas apprécié. « Cela permet à l’enfant de se concentrer sur les aspects positifs de sa journée, renforçant ainsi son bien-être émotionnel. »
L’invitée.
Psychomotricienne et sophrologue de formation, Stéphanie Couturier est spécialisée dans les troubles des apprentissages et l’accompagnement de la sphère émotionnelle de ses patients.
Elle nous raconte comment elle aide les enfants à exploiter leur potentiel, à apaiser leurs peurs, leurs colères et à faire grandir leur confiance en soi. Elle est autrice de nombreux ouvrages dont « Mon enfant inquiet : apaiser l’anxiété de votre enfant et le guider vers l’autonomie émotionnelle », paru aux éditions Marabout.