Tessy Vanderhaeghe est éducatrice certifiée en santé sexuelle et formatrice en sexualité positive et égalité des genres. Elle a écrit “100 petites conversations à avoir avec son enfant”, publié aux éditions Marabout.
Selon l’experte, les échanges sur la sexualité doivent être progressifs et naturels, en fonction de l’âge et des questions posées par l’enfant.
Une approche décomplexée et progressive
« On n’apprend pas à nos jeunes à conduire à travers une seule grande discussion, mais grâce à un apprentissage progressif », explique Tessy Vanderhaegue. Il en va de même pour la sexualité.
Dès la petite enfance, il est ainsi possible d’introduire certains concepts, comme le respect du corps et des limites personnelles. Par exemple, apprendre à demander la permission avant un câlin ou nommer correctement les parties du corps permet de poser des bases solides.
Répondre aux questions sans tabou…
Les enfants posent naturellement des questions sur le monde qui les entoure, y compris sur la sexualité. Plutôt que de réagir avec gêne, « parfois, il suffit de demander à l’enfant dans quel contexte il a entendu un mot pour mieux comprendre et apporter une réponse adaptée », recommande l’autrice.
Elle préconise aussi d’expliquer que certains mots, comme le mot « sexy », sont destinés aux adultes et ne concernent pas les enfants. Ainsi, l’enfant comprend sans que le sujet devienne tabou.
… Et déconstruire ses propres tabous
Parler de sexualité peut être difficile pour de nombreux parents. « Si on veut en parler avec nos enfants de façon positive et bienveillante, il faut d’abord déconstruire ce que nous avons reçu et les idées que nous avons », insiste Tessy Vanderhaegue.
Il est donc important de se montrer bienveillant envers soi-même et de se donner le droit de réfléchir avant de répondre à une question d’enfant. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à répondre : « C’est une excellente question, je vais réfléchir et on en reparle ».
Adapter le discours selon l’âge
L’éducation sexuelle se fait en plusieurs étapes :
- Avant 3 ans : poser les bases en respectant les limites de l’enfant et en nommant les parties du corps avec leurs vrais noms.
- De 3 à 6 ans : répondre aux questions de l’enfant, lui apprendre à respecter son intimité et celle des autres, et introduire la notion de consentement.
- De 6 à 9 ans : discuter des relations saines, des différentes formes de famille et encourager un regard critique sur les représentations dans les médias.
- Dès 9 ans : anticiper les changements de la puberté, parler du respect des limites et sensibiliser aux contenus en ligne.
Ces conversations s’inscrivent dans le quotidien, en profitant des situations de la vie courante pour aborder ces thèmes en toute simplicité.
L’invitée.
Tessy Vanderhaeghe est éducatrice certifiée en santé sexuelle et formatrice en sexualité positive et égalité des genres. Belgo-canadienne, elle s’inspire de son expérience au Canada, pays reconnu pour ses approches inclusives et innovantes, pour offrir une vision moderne et accessible de l’éducation à la sexualité.
Par ailleurs, chaque année, Tessy anime des centaines d’ateliers dans les écoles et auprès des familles, pour aider les enfants et les jeunes à comprendre leur corps, à renforcer leur confiance et à construire des relations basées sur le respect et le consentement. Elle accompagne également les parents et les professionnel.les de l’enfance avec des formations conçues pour aborder ces sujets sans tabou, avec simplicité et bienveillance.
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