« Chez moi, nous n’avons pas de télé, c’est donc un vrai plus pour préserver ma fille des informations anxiogènes. En revanche, je ne peux pas l’empêcher d’en entendre parler à l’école », confie Hémelyne.
Depuis 2 ans, notre moral est mis à rude épreuve, entre la pandémie, la défiance vis-à-vis du monde politique ou encore, plus récemment, le conflit en Ukaine.
En tant qu’adultes, il est parfois difficile de garder la tête froide malgré cette actualité anxiogène. Alors, comment ne pas transmettre ce stress à nos enfants ?
La psychologue Diana Odon-Baylac nous donne des clés pour savoir comment aborder ces sujets avec les tout-petits et les adolescents.
Le dialogue est la clé
« Comme pour toutes les difficultés de la vie quotidienne, il faut parler, c’est comme cela qu’on évacue et qu’on va mieux », explique Diana Odon-Baylac. Et cela s’applique également dans la relation parents-enfants.
Parler oui, mais quoi dire ? « Il faut apporter une réponse lorsque le sujet est abordé par l’enfant. Attention, les parents ne sont pas supposés tout savoir, mais il faut quand même accompagner l’enfant dans la réflexion », explique la psychologue.
Pas question donc de cacher la vérité, il faut néanmoins avoir un discours adapté : « Cela dépend de l’âge de l’enfant. Plus il est jeune, plus il va falloir choisir des mots qui lui sont accessibles », ajoute-t-elle.
Avoir une discussion apaisée
Mais attention, pour ce faire, encore faut-il être en paix avec cette actualité. « Avant d’aborder le sujet avec son enfants, il est important de se demander ce que nous fait cette actualité. Est-ce qu’elle nous angoisse ? Si oui, pourquoi ? » encourage la thérapeute.
Une fois ce cheminement personnel fait, on peut se permettre d’expliquer à son enfant ce qui se passe, en restant à l’écoute de ce qu’il a pu entendre à l’école ou voir à la télévision.
« Dans la mesure du possible, il faut éviter pour les plus petits l’exposition à des chaînes d’info en continue car les images peuvent heurter », met en garde Diana Odon-Baylac.
Et pour les adolescents ?
« Mon fils n’a pas peur de la guerre, car c’est trop flou pour lui. Il a en revanche peur si ses habitudes changent, comme c’est arrivé pour le covid », raconte Frédérik, papa d’un petit garçon de 4 ans.
« Raison pour laquelle on se doit de dédramatiser le sujet avec son enfant. Lui faire comprendre où se trouve le conflit par exemple, d’un point de vue géographique, pour qu’il saisisse qu’il n’est pas en danger immédiat », conseille la psychologue bordelaise.
Quant aux adolescents, bien plus connectés et informés, comment faire alors ? « Il peut être intéressant de questionner avec eux leurs sources d’informations. Et leur expliquer que tout ne se vaut pas », répond Diana Odon-Baylac.