Artisans du Monde, pionnière du commerce équitable, fêtera ses 50 ans l’année prochaine. Mais son tropisme en direction de la bio est plus récent. Depuis 20 ans, progressivement, l’association de solidarité internationale s’est penchée sur cette pratique qui est aujourd’hui une évidence.
Gérald Godreuil, son délégué général, ne peut « dissocier la dimension écologique, économique et sociale ». En effet, il estime que « c’est compliqué de demander un changement de pratique agricole si elle n’est pas accompagnée d’une juste rémunération des producteurs et des productions ».
S’engager pour le commerce équitable
Ce commerce équitable et bio compte donc relever des défis. Ils sont nombreux : individuels, par les choix de consommation possible, mais aussi collectifs et réglementaires. « On compte beaucoup sur un volontarisme des collectivités, insiste Gérald Godreuil. Certaines s’engagent déjà fortement. Elles seules ne peuvent pas agir. L’État doit montrer la voie par une politique ambitieuse pour une consommation responsable. »
Les parallèles entre la bio et le commerce équitable sont nombreux. Déjà, les deux connaissent une crise économique avec une baisse de la consommation de ses produits.
Aussi, à force d’être reconnus, les labels trompeurs se sont développés. Côté bio, il y a celui de la Haute Valeur Environnementale qui ne doit pas détourner le regard des seuls labels biologiques viables : AB et l’Eurofeuille. Côté commerce équitable, les labels louables sont plus nombreux : Max Havelaard, Fair For Life, Agri Ethique, Bio Equitable en France, World Fair Trade, Producteurs Paysans…
Est-ce possible partout ?
De la même manière, on s’interroge souvent si la bio peut nourrir la planète, le commerce équitable peut-il être le seul commerce possible sur Terre ? « Ce serait souhaitable », répond Gérald Godreuil au nom d’Artisans du Monde. Comme pour la bio, « c’est compliqué [à mettre en place, NDLR] mais ça peut permettre de nourrir la population dans le monde entier », précise-t-il.
Et il conclut qu’« on a les moyens de répondeur aux défis sociaux et écologiques ». Ce message sur un commerce équitable et bio passe d’ailleurs auprès de 20 000 élèves rencontrés chaque année par l’association.