À travers son livre « Mon cahier d’autohypnose – Petit manuel créatif à l’intention des enfants et adolescents devant se rendre chez le docteur ou le dentiste », paru aux éditions Planète Santé, Sybille Gateau, pédiatre et hypnothérapeute suisse, propose aux jeunes une méthode douce et ludique pour réduire leur anxiété. Passionnée par les contes et l’art-thérapie, elle nous éclaire sur les bienfaits de l’autohypnose pour les jeunes patients.
« Cela permet de se préparer à l’avance pour arriver vraiment plus détendu et diminuer son anxiété à la base », affirme Sybille Gateau. Cette pratique s’avère particulièrement utile pour les jeunes qui ont déjà vécu des expériences médicales désagréables, ont des souvenirs douloureux. Elle leur permet de transformer la perception de la douleur en une sensation plus acceptable. La pédiatre précise que l’autohypnose offre aux enfants une forme de contrôle sur leur situation. Elle leur permet de ne pas simplement subir les soins, mais de devenir acteurs de leur guérison.
À partir de quel âge peut-on pratiquer l’autohypnose ?
Selon Sybille Gateau, il n’y a pas vraiment d’âge minimum pour s’essayer à l’autohypnose. Il est ainsi possible de la pratiquer « dès qu’un enfant aime les histoires, dès qu’il arrive à se plonger dans une petite histoire, il peut vraiment entrer dans un autre univers ». Cette technique repose sur une imagination fertile. Les jeunes enfants, adeptes du jeu et de la rêverie, y sont naturellement réceptifs.
Pour initier un enfant à l’autohypnose, Sybille Gateau recommande une approche progressive, à réaliser à la maison dans un cadre sécurisant. La première étape consiste à se détendre en passant en revue toutes les parties de son corps, puis à calmer la respiration. Elle suggère aussi d’encourager l’enfant à visualiser une « bulle » dans laquelle il peut placer toutes ses peurs et soucis, pour ensuite « souffler » cette bulle loin de lui.
L’autohypnose, une technique simple et adaptable
Une fois apaisé, l’enfant peut imaginer un univers rassurant : « Imaginez une porte, un chemin qui entre dans son monde, un ami qui sera là, peut-être des bruits, des odeurs, des couleurs. » Ce processus peut être accompagné par le dessin, qui renforce l’ancrage de cet univers sécurisant. « Le jour J, il peut même prendre son dessin pour se replonger plus facilement dans cet univers », souligne la psychologue.
Contrairement aux images véhiculées par les films, l’autohypnose n’exige pas que l’enfant soit allongé les yeux fermés. En effet, dessiner, jouer ou même garder les yeux ouverts tout en se concentrant suffisent pour entrer en état d’autohypnose. La pédiatre illustre cet état par un exemple du quotidien : « Par exemple, quand on conduit une voiture, on est assis, on a les yeux ouverts, mais, parfois, on ne se rend pas compte de la distance parcourue. C’est aussi de l’hypnose. »
Une utilisation bénéfique pendant les soins médicaux
L’autohypnose peut également être pratiquée pendant le soin lui-même. Sybille Gateau affirme que l’enfant peut se plonger dans son univers dès la salle d’attente ou même depuis la voiture. Elle encourage les parents à accompagner leur enfant dans cette démarche. Pour cela, ils peuvent « l’aider à rester dans son univers » en lui rappelant, par exemple, un lieu ou un personnage réconfortants pendant le soin.
L’invitée.
Sibylle Gateau est pédiatre hypnothérapeute, en Suisse. Elle est également passionnée de contes et d’art-thérapie. Elle accompagne chaque jour des enfants et adolescents à cheminer dans les moments difficiles de leur vie. Elle est l’autrice de « Mon cahier d’autohypnose – Petit manuel créatif à l’intention des enfants et adolescents devant se rendre chez le docteur ou le dentiste », paru aux éditions Planète Santé.
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