« Je donne mon ivoire ». C’est le nom de la campagne lancée en 2015 par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). L’association lutte notamment contre le commerce et le trafic d’animaux. Les citoyens ont ainsi été invités à remettre leur objet en ivoire. Résultats, près de deux tonnes ont été récoltées et détruites en novembre dernier à Reims.
Mia Crnojevic-Cherrier, chargée de campagnes chez IFAW France, était présente. Pour cause, au sein de l’association, elle agit contre la criminalité faunique. « Nous avons des projets dans plus de 40 pays. Personnellement, je travaille beaucoup sur la lutte contre le commerce d’ivoire, la lutte contre le commerce en ligne en lien avec les espèces sauvages. Il faut savoir que cela fait partie des activités les plus lucratives. »
États des lieux
Par ailleurs, celle-ci déclare qu’un million d’espèces sont concernées par cette problématique à travers le monde. Cela inclut une diversité d’êtres vivants comme l’éléphant, le rhinocéros, le pangolin qui est « l’animal le plus trafiqué dans le monde », les oiseaux, les serpents, des félins, des requins… Le trafic concerne aussi bien les animaux que leurs « produits dérivés », c’est-à-dire les fourrures, les dents, les griffes, la viande. Tout ce qui peut composer l’animal.
La chargée de campagne expose la complexité et la difficulté de lutter contre ce commerce d’espèces sauvages : « Le problème est que, dans certains cas, il est licite et dans d’autres non. Donc c’est quand même un marché gris. Puis, ça demande des moyens, des ressources, des forces pour aller creuser. »
Agir
Pour ces raisons, la salariée de l’association de protection animale a mis en place une veille en ligne des espèces mises en vente, fait des signalements, sensibilise le public, collabore avec les autorités compétentes.
Le but est ici de casser la chaîne de transit des spécimens. Car ce trafic illégal d’animaux a des répercussions à différents niveaux. «. Puis, puisqu’il y a des espèces retirées de leur milieu naturel, cela peut provoquer la propagation des maladies. Donc il y a aussi un impact sur la santé humain », explique Mia Crnojevic-Cherrier. Elle ajoute que les citoyens peuvent, eux aussi, agir à leur échelle en évitant d’acheter et de signaler les ventes illicites.