Les cas de “mort subite du nourrisson” (MSN), aussi appelés “mort inattendue du nourrisson”, ont drastiquement chuté. Il y en a aujourd’hui 75% de moins que dans les années 90. “Avant, on incitait les parents à faire dormir les bébés sur le ventre. Moi, quand j’étais interne, on avait des cas de morts subites à chaque garde, c’était terrible, explique le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre. Puis, au vu des statistiques, il y a eu une campagne pour faire dormir bébé sur le dos et cela a fait tomber ces chiffres.”
Mais depuis la campagne nationale baptisée “Je dors sur le dos”, les chiffres stagnent : 250 à 350 bébés meurent chaque année des suites de ce phénomène. “Il y a de nombreuses études là-dessus, mais on ne parvient toujours pas à comprendre exactement la cause”, ajoute le pédiatre.
Le risque concerne les bébés de la naissance à l’âge de 6 mois, particulièrement lors des 3 premiers mois de leur vie. “On estime actuellement qu’encore 50% des cas de mort inattendue du nourrisson seraient évitables. [Et ce], en respectant les mesures de prévention recommandées, notamment en matière d’environnement et de couchage”, peut-on lire sur le site de Santé publique France.
Comment faire dormir au mieux son bébé ?
Les préconisations de l’American Academy of Pediatrics (AAP) pour bien faire dormir un nourrisson sont les suivantes :
- Sur le dos, avec une gigoteuse adaptée à sa taille.
- Sur un matelas ferme et dans un lit à barreaux.
- Sans coussin, ni tour de lit, peluche, oreiller, couverture, couette ou autres objets susceptibles d’étouffer l’enfant.
- Dans une chambre avec une température comprise entre 18 et 20 degrés, où l’air est régulièrement renouvelé (en aérant par exemple).
- Il est aussi conseiller d’allaiter les six premiers mois.
Il n’existe pas, aujourd’hui, d’étude spécifique quant au lieu de couchage. Pour limiter les risques de MSN, l’Organisation mondiale de la Santé préconise néanmoins de faire dormir le bébé dans la même chambre que ses parents les 6 premiers mois.
Le fait de dormir avec son bébé dans le même lit n’est, en revanche, pas recommandé. Cela induit en effet plusieurs risques, comme l’écrasement thoracique (le fait de s’endormir sur l’enfant) ou encore d’hyperthermie (le bébé a trop chaud du fait de la chaleur corporelle élevée des deux parents contre lui). Si l’un des parents est fumeur, le cosleeping est aussi à proscrire. Le tabagisme passif accroît le risque de mort inattendue du nourrisson.
Il y a cependant une distinction entre les recommandations et la réalité “du terrain”. Les premiers mois de la vie d’un bébé peuvent être épuisants pour les parents. On fait donc au mieux et comme on peut. L’OMS émet par exemple une exception pour le co-sleeping.
Puis-je dormir avec mon bébé ?
L’OMS indique que le “couchage partagé peut être toléré dans certaines situations, lorsque la mère allaite. Si la maman n’est pas épuisée, elle peut dormir à côté de son enfant en étant tournée vers lui”. Il faut, là aussi, respecter certaines précautions : le bébé ne doit pas être placé entre les deux parents, mais du seul côté de la mère. Celle-ci ne doit pas être couverte d’une couverture et doit être face à l’enfant, un bras sous la tête pour éviter de pouvoir lui tomber dessus.
Dans certains pays, comme le Japon, le cosleeping – s’il est pratiqué de façon sécurisée et par une mère allaitante – est même recommandé pour diminuer les risques de mort subite du nourrisson. L’hypervigilance de la mère et l’allaitement à la demande la nuit contribuent ainsi à renforcer la prévention de la MSN.
La technologie peut-elle aider ?
Les nourrissons, dans leurs phases de sommeil agité, peuvent être particulièrement bruyants. Il peut alors grogner, pleurnicher, gigoter. Le tout, en dormant à poings fermés. Certains parents font donc le choix de placer, au bout de 2 ou 3 mois, le bébé dans sa chambre. Notamment si celui-ci commence à “faire ses nuits”. C’est-à-dire enchaîner des cycles de sommeil de 4 à 6 heures d’affilée.
Il existe, dans ce cas, des solutions. C’est le cas d’un dispositif à placer sous le matelas, de la marque Nanny Care. Il capte les respirations de l’enfant et sonne en cas d’arrêt respiratoire. Ce dispositif peut apporter une tranquillité aux parents, mais aussi des petits pics de stress. Il est en effet courant que le nourrisson fasse de l’apnée pendant quelques secondes. Ou bougent tellement qu’il s’éloigne du dispositif, entraînant alors le déclenchement de l’alarme.
Certaines technologies permettent aussi d’entendre ou de voir l’enfant. C’est le cas des babyphones ou des caméras. Maxi Cosi, marque historique de sièges auto, a par exemple développé une gamme connectée, baptisée SeePro. Celle-ci est composée d’un système de visio – caméra, écran, application –, d’un humidificateur d’air ou encore d’une veilleuse.
Mieux comprendre les pleurs de bébé
“Pour poser la caméra, il faut privilégier une commode proche du lit ou la fixer au mur ou directement au lit. Le but est d’avoir un œil sur l’ensemble du lit de bébé, pour zoomer ou déclencher des alarmes en cas de pleurs”, indique Clémence Hourlier, chargée de marketing pour la marque.
SeePro est également dotée d’une technologie Cry Assist. “Un bébé n’a qu’un seul moyen d’expression, c’est le pleur. Il peut pleurer avec beaucoup d’intensité, que ce soit pour la faim ou pour un simple inconfort”, explique le Dr Arnault Pfersdorff.
Alors si les parents sont invités à écouter leur bébé pour comprendre ses différents pleurs, la technologie peut être une aide. “L’algorithme analyse les pleurs du bébé pendant plus de 6 mois, via un système d’abonnement”, ajoute Clémence Hourlier.
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