Être parent d’une fratrie est une fabuleuse aventure humaine, riche… et parfois épuisante. Élodie Crépel est psychanalyste et médiatrice familiale spécialisée dans la douance et l’hypersensibilité. Elle est notamment autrice de “Ma famille atypique”, paru aux Éditions Leduc.
Vous rêviez d’une famille joyeuse où les enfants joueraient toujours paisiblement (et calmement) ensemble ? Elle n’existe qu’à la télévision et dans les vidéos scénarisées de certaines influenceuses. La psychanalyste met en garde contre l’illusion selon laquelle le bonheur familial serait une constante où “tout le monde va bien, tout le monde est content d’être avec tout le monde, tout le temps”. Les disputes font en effet partie des relations intrafamiliales. L’équilibre familial est “toujours un peu précaire” car les enfants grandissent, les parents évoluent et l’harmonie familiale est en perpétuel mouvement. La famille, en tant que premier noyau central, joue ainsi un rôle essentiel dans l’apprentissage des règles sociales.
Prévention des disputes : observer et agir
Pour prévenir les disputes, Élodie Crépel souligne l’importance d’identifier les moments propices aux disputes et de travailler sur les éléments déclencheurs pour apaiser les tensions. Elle invite les parents à se faire confiance en rappelant qu’ils sont forcément les “meilleurs experts” de leur propre famille. Ainsi, les disputes peuvent être considérées comme des opportunités d’apprentissage et de renforcement des relations familiales.
La compétition étant naturelle au sein de la fratrie, la médiatrice familiale recommande de proposer des activités favorisant la coopération et la complémentarité entre les enfants. En effet, créer des “objectifs de cohésion” entre les enfants est essentiel pour développer des liens fraternels forts et durables.
Intervention bienveillante lors des disputes
Lorsqu’il s’agit d’intervenir lors des disputes, Élodie Crépel recommande une approche de médiateur plutôt que celle d’un juge. Selon elle, il est crucial d’éviter de créer un “rapport de force”, favorisant plutôt une communication non violente entre les enfants. Comprendre les émotions, encourager la communication non violente et favoriser la résolution de conflits par les enfants eux-mêmes sont par ailleurs des étapes clés pour développer des relations saines au sein de la fratrie.
Pour que chaque enfant puisse s’exprimer à tour de rôle sans couper la parole de l’autre, la psychanalyste encourage l’usage d’un bâton de parole.
L’invitée.
Élodie Crépel est psychanalyste et médiatrice familiale spécialisée dans la douance et l’hypersensibilité. Elle codirige l’Observatoire de la sensibilité. Hypersensible, surdouée et maman de 4 enfants atypiques, elle a à cœur de montrer, à travers ses livres et ses réseaux, comment il est possible de faire des atypies des atouts dans la vie professionnelle. Elle est notamment autrice de la bande dessinée “Atypiquement nôtre, vivre sa singularité en famille”, paru aux Éditions Leduc.