Comment profiter de moments festifs tout en veillant au bien-être de bébé ? Emmanuelle Rigeade, infirmière puéricultrice et spécialiste de la parentalité, donne des conseils pratiques et bienveillants pour traverser cette période en toute sérénité.
Les fêtes de fin d’année coïncident souvent avec une recrudescence des virus saisonniers, comme la grippe, la gastro-entérite ou encore la bronchiolite. Emmanuelle Rigeade recommande aux parents d’adopter des mesures simples pour limiter l’exposition de leur nourrisson.
Protéger bébé des virus durant les fêtes
« Gardez bébé en portage pendant les réunions familiales. C’est un excellent moyen d’éviter qu’il ne passe de bras en bras », conseille-t-elle. Elle insiste également sur l’importance de demander à son entourage de se laver les mains avant de manipuler le bébé. « Si quelqu’un est enrhumé, n’hésitez pas à exiger le port du masque. Ou, mieux encore, à ce qu’il garde ses distances. Ce n’est pas impoli, c’est adapté aux besoins du nourrisson, qui est bien plus vulnérable. »
Cette dernière rappelle par ailleurs que « les rassemblements dans des espaces clos favorisent la propagation des germes. Il est alors essentiel d’aérer la pièce plusieurs fois par jour pour renouveler l’air ».
À table : entre découvertes et précautions alimentaires
Si les repas de fête regorgent de plats raffinés et parfois inédits pour les petits, certaines précautions s’imposent néanmoins. Emmanuelle Rigeade met ainsi en garde contre les aliments potentiellement dangereux pour les jeunes enfants : les poissons crus, les coquillages mal cuits, les fromages au lait cru et les préparations à base d’œufs crus comme la mousse au chocolat maison, le tiramisu ou la mayonnaise.
« Si un grand-parent insiste pour faire goûter une cuillère de foie gras, assurez-vous qu’il s’agisse d’une version cuite et industrielle », recommande-t-elle. En revanche, des saveurs simples et bien adaptées, comme les châtaignes ou une compote avec un peu de cannelle, peuvent enrichir les papilles des tout-petits. Enfin, prudence avec les apéritifs ! Les cacahuètes, olives, tomates cerises représentent un risque important d’étouffement.
Respecter le rythme de bébé
Les journées festives chamboulent souvent les horaires de sieste et de coucher des tout-petits. Si ce bouleversement est inévitable, il est possible d’atténuer ses effets. « Emportez les repères de votre enfant : son lit parapluie habituel, sa gigoteuse, son doudou et même sa petite veilleuse », conseille Emmanuelle Rigeade.
Cette dernière invite également les parents à observer les signes de fatigue de leur enfant. Il ne faut pas hésiter à l’isoler pour une sieste ou lui permettre de s’endormir en poussette ou en portage. « Certes, le rythme sera perturbé, mais il est rassurant de savoir qu’une fois les fêtes passées, bébé retrouvera rapidement ses habitudes si le cadre est repris avec patience et constance. »
Aider les parents à lâcher prise et profiter des fêtes
Au-delà des besoins de l’enfant, il est nécessaire de prendre en compte ceux des parents. « Les parents heureux font des bébés heureux. Si retrouver leur famille leur fait du bien, ils doivent s’autoriser à le faire, même si cela perturbe un peu le rythme de leur enfant. En revanche, s’ils ressentent que ces moments deviennent source de stress ou de tensions familiales, il est tout à fait acceptable de réduire ces rencontres ou d’y renoncer », explique Emmanuelle Rigeade.
Elle appelle également l’entourage à se montrer solidaire et bienveillant. « Les jeunes parents ont encore besoin de se remettre des nuits courtes et de leur nouvelle vie. Ils ont le droit de s’asseoir sur le canapé et de profiter de leur bébé pendant que d’autres prennent en charge le repas ou le rangement. Le bien-être des parents passe par la reconnaissance de leur fatigue et de leurs besoins. »
L’invitée.
Emmanuelle Rigeade est infirmière puéricultrice, diplômée en psychologie de l’enfant et en psychologie de la parentalité. Ella cumule plus de vingt ans d’expérience de soins à l’enfant (et d’accompagnement de leurs parents) en pédiatrie, néonatalogie, urgences pédiatriques, psychiatrie de l’enfant, et en libéral. Elle est par ailleurs actuellement coordinatrice d’une équipe de soins pour May. Cette plateforme digitale vise à soutenir la parentalité. Elle exerce également une activité d’accompagnement à l’accueil du nouveau-né et à la parentalité en libéral.
Elle est l’autrice de « Les Vrais besoins des jeunes enfants (et de leurs parents) », paru aux éditions Dunod. La suivre sur Facebook et Instagram