Peut-on allier petit budget et nourriture saine tout en se faisant plaisir ? C’est la question que nous avons posée à Alix Le Calvez, diététicienne nutritionniste à Bordeaux. Selon une enquête de 2017 d’Harris Interactive, réalisée pour Allo Resto (service de livraison de plats à domicile), trois étudiants interrogés sur quatre ont le sentiment que leur alimentation est de « bonne qualité ». Ces derniers sont également attentifs au goût du produit et au prix.
Par ailleurs, selon une étude de la Fage (premier syndicat étudiant), publiée le 10 janvier 2024, près d’un étudiant sur cinq ne mangerait pas à sa faim en France métropolitaine.
Bien manger en tant qu’étudiant sans exploser son budget
Alix Le Calvez sait comment parler aux étudiants. Dans l’écoute et la bienveillance, cette nutritionniste conseiller toujours d’écouter ses envies alimentaires. Selon cette professionnelle, se priver n’est pas la solution. Elle donne tout de même quelques conseils pour ceux qui souhaitent faire attention à leur alimentation et leur porte-monnaie : “Privilégier le Crous, les restaurants universitaires, les épiceries solidaires et zéro déchet qui garantissent un bon rapport qualité prix”, conseille Alix. En effet, le Crous propose un menu à 3,30 € pour les non boursiers et 1 € pour les boursiers. Du côté des épiceries solidaires, les bénéficiaires sont ceux ayant un reste à vivre (l’argent restant après les charges payées) situé en dessous de 7 euros par jour et par personne.
Le repas idéal, selon la diététicienne nutritionniste, est celui qui ne fait pas “ressentir la satiété à la fin du repas […] Les féculents, une source de protéines, une source de végétaux constituent la base de l’équilibre alimentaire”, ajoute-t-elle. Pour ceux pressés par le temps, le repas peut se constituer de deux carottes coupées en bâtonnet pour un rapport en végétaux. Les pâtes, le riz ou les pommes de terre fournissent quant à eux des féculents. La spécialiste précise que les protéines peuvent être animales ou végétales, comme dans un bloc de tofu ou des légumes secs (lentilles, haricots blancs et rouges, etc.). Le dessert peut autant être un fruit, une compote, un yaourt, du fromage ou même une crème au chocolat. Écouter son corps est la première chose à faire pour une bonne alimentation.
Rester motivé quand on met la main à la pâte
Il n’est pas toujours facile pour un étudiant de cuisiner, surtout quand est venue l’heure des révisions. Pas de panique, Alix Le Calvez explique comment éviter de passer par des repas instantanés et se motiver à cuisiner simplement. “Il ne faut pas chercher à faire des plats trop élaborés au début. On peut améliorer les éternelles pâtes en ajoutant un oignon, par exemple. On peut faire des petites choses pour commencer.”
Quand le travail demande plus de temps que prévu pour les étudiants, Alix Le Calvez conseille de “se poser”. En effet, selon la diététicienne, “le temps de concentration n’est pas illimité chez l’étudiant et prendre le temps de cuisiner peut aider le cerveau à se ressourcer”. Il est ainsi suggéré de se déconnecter de cette pression qu’impliquent les études, cela pourrait amener à une meilleure prise en compte d’un repas sain et équilibré.
