Faut-il compter le nombre de frites dans chaque assiette ? Jouer au juge et au gendarme en permanence ? Ou au contraire rester en retrait face aux disputes de jalousie dans la fratrie ? Mélody Lopez partage avec nous ses connaissances et son expérience.
Maman de cinq enfants, elle a créé Happee Kids, une association de soutien à la parentalité et éveil des sens des enfants. Elle a également écrit « 50 clés pour aider un enfant jaloux de ses frères et soeurs », publié chez Eyrolles.
Crise de jalousie dans la fratrie : quand et comment intervenir
Selon Mélody Lopez, l’intervention des parents dépend de leur état émotionnel et de la situation en cours. Si un enfant est en danger, ou si l’un d’eux manque de compétences sociales pour gérer un conflit, l’intervention parentale est nécessaire. « En revanche, je n’interviens pas si je suis vraiment stressée », précise-t-elle, soulignant l’importance pour les parents de réguler leur propre stress avant d’intervenir dans les disputes entre enfants.
« Si mes enfants sont juste en train de jouer à la bagarre, je n’interviens pas. Ça fait partie des interactions dans la fratrie », explique-t-elle. Cette approche permet aux enfants d’apprendre à résoudre leurs différends de manière autonome. Cela renforce ainsi leurs compétences sociales.
Le rang dans la fratrie et son impact sur la jalousie
Le rang dans la fratrie aurait un impact sur la personnalité. Mélody Lopez cite une étude de 2015 qui a établi que « le rang de naissance n’a pas un impact déterminant sur la créativité, l’empathie ou l’intelligence émotionnelle, mais il l’est sur l’intelligence cognitive ». Les aînés, souvent plus stimulés par les parents, ont tendance à avoir un QI plus élevé. Mais cela ne se traduit pas nécessairement par une meilleure gestion des émotions ou des conflits.
De nombreux facteurs peuvent justifier la jalousie. Les aînés peuvent ressentir de la jalousie envers le cadet lorsque ce dernier attire l’attention des parents. Ainsi, l’arrivée d’un nouveau-né peut susciter un sentiment de déception chez l’aîné, qui perd son statut privilégié.
Gestion de la jalousie lors de la venue d’un nouvel enfant
Pour atténuer la jalousie, Mélody Lopez propose plusieurs stratégies. Elle conseille aux parents d’expliquer la réalité de l’arrivée d’un nouvel enfant. « Au lieu de vendre du rêve, il est crucial d’informer l’aîné qu’il devra partager l’attention de ses parents ». Impliquer l’aîné dans des activités adaptées pendant que les parents s’occupent du bébé peut également réduire le sentiment d’exclusion.
Mélody Lopez note qu’il n’existe pas d’écart d’âge idéal entre les enfants. Chaque configuration a ses avantages et ses inconvénients. « Les parents doivent réfléchir à leurs propres besoins et à ce qui est le plus important pour eux ». Un écart d’âge réduit peut favoriser des jeux communs, mais aussi intensifier la compétition. À l’inverse, un écart plus important peut offrir une plus grande autonomie à l’aîné, mais engendrer des divergences d’intérêts.
L’invitée
Maman de cinq enfants, Mélody Lopez a créé Happee Kids, une association au sein de laquelle elle anime des ateliers de soutien à la parentalité ainsi que de portage bébé, de massage bébé, de communication gestuelle associée à la parole, de yoga enfant et en famille, de brain ball, de brain gym et de réflexes archaïques. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages dont « « 50 clés pour aider un enfant jaloux de ses frères et sœurs » publié chez Eyrolles.
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