LA RADIO QUI VOUS
FAIT DU BIEN

  
 

La première radio 100% positive ! par AirZen Radio
EN DIRECT
La première radio 100% positive !
AirZen Radio
Travail

Comment agir en tant que salarié ou entreprise face à du harcèlement ?

Comment constituer un dossier si l’on s’estime victime de harcèlement au travail ? Comme réagir face à un harceleur dans un service des ressources humaines ? Autant de questions pratiques auxquelles répondent les expertes Marie Donzel et Charlotte Ringrave.
harcèlement en entreprise
© @sigmund Unsplash
Journaliste

Le harcèlement moral est une série d’actes répétés contre une personne, par une autre ou par un collectif. Il s’agit d’actes ayant pour conséquence de dégrader les conditions de travail ou empêcher une évolution professionnelle. Deux expertes du sujet et dirigeantes du cabinet AlterNego, Marie Donzel et Charlotte Ringrave, ont fourni des informations précises sur la définition et la reconnaissance des cas de harcèlement au travail.

Mais une fois le harcèlement défini et identifié, comment agir concrètement ? Comment faire, en tant que victime ou qu’entreprise, confrontée à ces problématiques ? Les deux expertes y répondent dans leur ouvrage ” Harcèlements au travail “, paru en septembre 2023 aux éditions Mardaga.

Que faire si je me sens victime de harcèlement ?

« Il est important de vous diriger vers les personnes en lesquelles vous avez confiance », répondent à l’unisson Marie Donzel et Charlotte Ringrave. Les deux spécialistes conseillent aux entreprises la mise en place de points de contact, c’est-à-dire de personnes sérieuses, formées pour recueillir les témoignages et inspirer confiance. « Le système protocolaire et judiciaire peut faire peur, être dissuasif. Il est donc plus facile de se tourner vers celui ou celle qui nous inspire confiance et bienveillance. »

Mardaga Editions

La deuxième étape est celle de la documentation et du référencement des situations de harcèlement au travail. « Il faut garder en tête que le harcèlement peut ne pas être linéaire. Il y a parfois des pics d’activités et il faut donc toujours avoir un document qui permet de tenir à jour les écarts de comportement », souligne Charlotte Ringrave.

Enfin, selon Marie Donzel, il est extrêmement utile et conseillé dans ces cas-là d’avoir recours à l’arrêt de travail, afin de préserver sa santé. S’arrêter permet de souffler, se recentrer sur soi et prendre du recul.

Comment accueillir la parole de la victime ? Et celle du harceleur ?

Pour Charlotte Ringrave et Marie Donzel, la priorité est à donner à l’humain. « Il faut être à l’écoute de toutes les personnes, quelle que soit leur position », expliquent-elles. Et ce pour éviter le « triangle dramatique ». En effet, les cas de harcèlement en entreprise engendrent souvent une prise de position, une polarisation entre ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. « On se retrouve avec une victime, un bourreau et fréquemment un ou plusieurs tiers qui, pour défendre l’un ou l’autre, deviennent, eux aussi, harceleurs sans s’en rendre compte. »

Face à ce magma de violences interpersonnelles dans les entreprises, il est donc important d’éviter autant que possible de constituer des camps. « Il faut veiller à protéger tout le monde, contenir l’affaire pour éviter que la rumeur ne se propage, car cela peut engendrer un effet clanique qui nuit au collectif. Surtout, cela peut abîmer encore plus les victimes », confient les expertes.  

Ensuite, il faut écouter tous les récits. « Cela n’implique pas de croire à tout ce qui est dit. Mais il faut étudier la situation sous toutes les coutures », ajoute Marie Donzel. Selon Charlotte Ringrave, il faut également prêter attention à la position du supposé harceleur : est-il RH, manager, responsable QVT (Qualité de Vie au Travail), dirigeant ? « Il faut écouter avant d’agir en matière de harcèlement au travail et demander à la personne harcelée ce dont elle a besoin. Elle n’a pas toujours besoin d’une action coup de poing. Juste d’être écoutée et entendue. »

Comment agir en tant qu’entreprise ?

Pour les deux autrices, écouter les besoins ne revient pas nécessairement à avoir recours à une action immédiate ou précipitée. « Par exemple, dans le cas où une victime ne veut pas que ça se sache, l’entreprise peut lui dire qu’elle fera le maximum pour que l’évènement soit dénoué de façon humaine, mais qu’il conviendra tout de même, selon les agissements rapportés, de prendre des sanctions. »

Doit-on automatiquement penser au licenciement ? « Cela peut se faire, oui », répondent les dirigeantes du cabinet AlterNego. Dans le cas, par exemple, où les faits reprochés relèvent de la justice pénale. « Cela s’accompagne. Autant auprès de la personne harceleuse, qui peut revenir sur le marché du travail sans n’avoir rien compris de ses agissements, que pour les salariés, qui restent et auxquels il est important d’expliquer cette décision », ajoutent-elles. Par ailleurs, une simple sanction ne suffit pas pour aider une victime à se remettre complétement.

PARTAGER
EN DIRECT
00:00
00:00

Émissions

Explorer

Des dizaines de milliers de contenus 100% positifs
pour vous vous aider à mieux vivre

Réagir en direct

Votre message sera affiché dans nos studios et peut-être lu par l'animateur