Chloé Sagaspe, vice-présidente de la commission Environnement du Conseil de Paris, souhaite intensifier les mesures pour rendre la capitale habitable malgré les températures extrêmement élevées – autour de 50 degrés – qui deviendront de plus en plus fréquentes avec le dérèglement climatique.
AirZen Radio. Selon vous, il est urgent d’agir dès maintenant ?
Chloé Sagaspe. Oui. C’est dans ce contexte que la mission d’information et d’évaluation prend tout son sens. Malgré les critiques qui affirment que “Paris à 50 degrés, ça n’existe pas”, la réalité est tout autre. Nous avons déjà observé des températures de 36 degrés dans les écoles. Et sur les toits en zinc, la température dépasse les 70 degrés. La chaleur est emmagasinée dans l’asphalte et la pierre, notamment la nuit et peut atteindre 60 degrés. Sans oublier la dernière étude publiée par The Lancet Planetary Health, qui souligne que Paris est la ville d’Europe où le risque de décès est le plus élevé en cas de canicule.
Cela peut être évité si les 85 recommandations de la Mission Information Évaluation sont mises en œuvre ?
Oui, mais la Ville de Paris ne peut pas agir seule. La rénovation thermique en profondeur est impossible pour une collectivité sans aides de l’État. En revanche, nous pouvons maximiser la végétalisation, rafraîchir, protéger, créer de nouveaux espaces de baignade, installer des brumisateurs partout, des pergolas…
Il s’agit de passer d’une ville étouffante à une oasis urbaine où l’on respire. Avec de la fraîcheur, de l’eau, y compris dans les lieux culturels accessibles à des tarifs solidaires. Nous envisageons également des bancs rafraîchissants et des auvents. Un peu comme en Espagne.
Et les écoles ?
Nous voulons continuer à transformer les écoles en oasis de fraîcheur. Nous avons déjà commencé à végétaliser les cours et fermer des rues aux voitures, mais il faut aller plus loin. Installer des volets aux fenêtres, équiper les salles de classe de ventilateurs, rénover les bâtiments. L’idée est de créer des espaces frais qui permettent aux enfants d’étudier dans de bonnes conditions. Cela signifie également former le personnel enseignant dès le printemps pour faire face aux canicules de manière préventive.