Plus de 600 mètres. C’est la taille de la plus longue lettre d’amour au monde. Plus de 25 000 personnes y ont inscrit des mots, des poèmes, des dessins, peintures. Ils ont pu être recueillis grâce à Cocovan et son projet The World Letter, en français La Lettre au Monde. L’artiste franco-iranienne l’a lancé en 2017. En six ans, elle a ainsi parcouru une dizaine pays rencontrer des milliers de personnes de 145 nationalités différentes. Actuellement, elle est en Ukraine pour trois mois.
Chaque déplacement nécessite une installation particulière pleine de poésie. Il s’agit d’un gros cœur rouge, un bureau enveloppé dans un drap bleu avec des motifs nuageux, des feuilles blanches. Son projet prendra fin quand au moins un habitant de chaque pays – soit 196 – y aura participé.
Au fil de ses pérégrinations et en lisant le contenu de la lettre, Cocovan a pu constater « qu’on écrit tous la même chose. Il y a même une structure. Généralement, les gens commencent leur lettre de manière pessimiste en disant, “on est foutus” ou “je n’ai pas assuré, je n’ai pas pris soin de la Terre” etc. Juste après, il va y avoir des références à la situation environnementale. Après cette lancée pessimiste, il y a une sorte d’élan, un peu d’espoir. Les gens voient les choses avec une perspective plus positive. »
Promouvoir l’amour universel
Afin que la lettre au monde soit la plus fidèle à la représentation de l’humanité, Cocovan tient à ce que les participants à cette œuvre « soient issus de toutes les classes sociales. J’ai eu des stars hollywoodiennes, des personnes sans-abri dans des refuges à Paris. C’est une partie très importante du projet, qu’il y ait une forme d’égalité ».
Finalement, en arpentant les rues du monde avec The World Letter, la performeuse récolte des morceaux d’amour et les dissémine sur son passage. « Souvent, on parle de l’amour romantique parce qu’il est dans tous les films, les livres, la Saint-Valentin, un peu les folklores quotidiens. En revanche, on parle très rarement de l’amour universel. En fait, cette lettre fait la promotion de cet amour altruiste », conclut-elle.