Originaire de Grenoble, Aliya Luty est perçue comme l’un des espoirs français pour les Jeux olympiques de 2024 de Paris. À 22 ans, l’escrimeuse, dont la spécialité est l’épée, a raflé plusieurs médailles : elle est triple championne du monde des moins de 20 ans et a remporté à trois reprises le bronze aux championnats d’Europe juniors.
Aujourd’hui, elle se classe 25e mondial senior. Sa rencontre avec l’escrime s’est faite à l’âge de 7 ans, grâce à la caravane du sport qui se déplace dans les quartiers.
Bousculer les normes
Une dizaine d’années plus tard, l’épéiste française a souhaité fonder une association autour de ce sport. Elle a donc créé Citéscrime dans le but de démocratiser ce sport dans les quartiers populaires.
« J’ai lancé cette structure en février 2020 parce que je me sens redevable par rapport à ce que j’ai vécu, dit-elle. Ça retrace mon parcours. Quand j’ai découvert le haut niveau, à l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, NDLR), nous étions cinq athlètes sur 70 à avoir grandi en cité. Ce sport me semblait inaccessible, réservé à une certaine catégorie de personnes. »
Changer les mentalités
Par ailleurs, Aliya Luty se désole que ce sport ne soit pas davantage médiatisé. « On ne peut pas savoir s’il y a des pépites parmi ces jeunes ou s’ils souhaitent juste pratiquer l’escrime, parce qu’ils ne le connaissent pas. C’est dommage puisque l’escrime partie des sports français qui rapporte le plus de médailles olympiques à la France. »
Avec son association, la multi-médaillée souhaite aussi organiser des initiations, intervenir dans les écoles.