« C’est le rêve américain » de revêtir, pour quelques scènes, le costume d’une grande actrice de cinéma. Angélique Mayns a longtemps été la doublure lumière de Jessica Chastain. Un métier méconnu, qui consiste à endosser le rôle de l’actrice pendant les répétitions, pour permettre au réalisateur, aux cadreurs et autres métiers du cinéma d’imaginer les scènes et de les calibrer comme ils le souhaitent. « C’est pratique pour la comédienne, car ensuite elle a simplement venir et joué, elle n’a pas à se préoccuper du reste », explique Angélique.
Il suffit juste de prendre les mêmes positions alors ? Pas seulement ! La doublure lumière doit être une vraie comédienne, elle arbore les mêmes costumes, coiffure, maquillage, doit aussi connaître les réplique de celle qu’elle double. « Cela exige beaucoup au plan physique… si l’actrice prend du poids pour un rôle, je dois le faire aussi, idem si elle en perd », détaille Angélique.
Si les règles sont très strictes sur les plateaux américains, elles sont bien plus souples sur les plateaux français et il est bien plus facile pour les doubleurs de discuter avec les comédiens qu’ils remplacent : « C’est un vrai moment d’échange, on se sent considéré, surtout lorsqu’on est cascadeur ». Oui, car c’est la deuxième casquette d’Angélique. De toutes les figures qu’elle a eu à réaliser, sa préférée, c’est la chute, parce que « c’est quand même très sympa de savoir tomber sans se faire mal », plaisante-t-elle.
Aujourd’hui comédienne de théâtre, Angélique revient sur le devant de la scène, mais elle conseille aux jeux étudiants en cinéma ou en art dramatique de s’essayer à la doublure lumière, à appréhender ce vrai métier pourtant méconnu, ou même à la cascade – avec de grandes précautions, il s’agit « d’un métier dangereux et exigeant » prévient-elle.