“Un animal médiateur, ça se forme. On le manipule, pour l’habituer au contact et tester sa résistance à l’agitation, en vue des futures séances”, explique Marylin Lavey, coordinatrice de l’association Zen et Zoo et intervenante en médiation animale. Et à chacun sa spécificité : les cochons d’Inde et le lapin ont une fonction affective. Le chinchilla va permettre de travailler le côté tactile, mais il est aussi très rapide et aidera à l’attention et la concentration.
Faire appel à tous ses sens
Finalement, c’est surtout le caractère de l’animal qui prime, même si certaines races de chiens sont plus appropriées que d’autres. Les chiens de berger, par exemple, vont répondre facilement à des sollicitations éducatives. Ils permettront de travailler la motricité, lorsque les enfants et seniors iront les promener, jouer à la balle avec eux, les accompagner dans les sauts d’obstacle…
Pendant les séances, les enfants devront faire appel à leur motricité fine, préparer la nourriture des animaux, les brosser, les promener, voire les balader dans une petite poussette. Des ateliers qui permettent aussi de surmonter sa peur des animaux, quand c’est le cas.
Des boules d’amour
Maryline Lavey a su incarner le chaînon manquant entre les personnels de santé et les animaux, elle-même issue d’une filière médico-sociale, avant de se former à la médiation animale il y a trois ans. Une décision qu’elle se félicite d’avoir prise, chaque jour qui passe, même si c’est beaucoup de travail, et que l’on doit être disponible en permanence, parfois même la nuit.
“Des moments hors du temps, assez suspendus, lorsque l’on assiste à une remémoration de souvenirs, au témoignage de capacités qu’on ne s’attendait plus à retrouver chez une personne en Ehpad”, raconte-t-elle. “Il suffit de pas grand-chose, de redonner le mouvement, remettre en place des réflexes et des acquis enfouis. Ce que donnent les publics en séance et ce que les animaux peuvent transmettre, car ce sont des boules d’amour, c’est magique”.