Emballages, mégots, chewing-gum, billes de polystyrènes, graviers, bitumes… Tous les déchets qui tombent dans le caniveau finissent dans la nature. C’est un constat qui peut en surprendre plus d’un : quand l’eau de pluie s’écoule de la ville à la rivière, elle n’est pas (ou peu) filtrée.
Ainsi, en moyenne, un déchet parisien mettra 12 jours à arriver dans la mer, deux jours pour le déchet lyonnais, deux pour le bordelais et quelques minutes pour le marseillais. L’impact est donc énorme sur la vie marine, mais aussi humaine. Ces déchets « infusés dans l’eau de pluie » sont pour certains invisibles à l’œil nu. Par exemple, un mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau à lui seul.
Comment retenir les eaux de pluie avant l’arrivée à l’océan ?
Romain Garcin a cherché à répondre à cette situation en fondant VERTUOSO. Cette entreprise conçoit des filtres pour les avaloirs et les exutoires. Sur le même principe que les passoires, ils permettent de laisser couler l’eau tout en retenant les déchets. « Toutes les villes ont un taux de pollution important. À Draguignan (dans le Var, NDLR), on a sorti 20 m³ de déchets en un an sur un seul exutoire », explique-t-il.
Pourtant, tout cela avance très doucement, aucune réglementation n’existe pour les communes qui doivent donc être volontaires. Romain Garcin salue la Métropole de Lille, élément moteur comme certaines communes (Sainte-Maxime, Draguignan, Aix-en-Provence ou Paris). Des avaloirs filtrants seront également installés dans la capitale pour les Jeux olympiques.