“On est la ludothèque la plus accessible de France”, affirme Benoit de l’association Accessijeux. Cette ludothèque du 12ᵉ arrondissement de Paris propose 1500 jeux de société. Parmi ces références, 450 sont adaptées aux déficients visuels. Ici, tout le monde peut jouer au “Uno” ou au “1000 bornes” : les cartes sont pourvues de petits autocollants en relief qui permettent aux personnes malvoyantes de les identifier.
“On pose ces stickers tactiles sur la majorité de nos jeux. Les inscriptions ne sont pas en braille, car peu de personnes savent lire et écrire le braille en France. Sur les 1,7 million de déficients visuels français, seulement 20 000 personnes savent en effet le lire.” L’association Accessijeux a donc inventé un système de codage qui se décline sur tous ses jeux, afin que toute personne malvoyante puisse les lire.
Des conseils aux éditeurs de jeux sur le handicap
“Xavier a créé cette asso parce qu’il jouait régulièrement avec des amis, mais il éprouvait de plus en plus de difficultés à lire les cartes. Il s’est donc reconverti professionnellement pour créer cette association, et réfléchir sur comment rendre les jeux de société accessibles au plus grand nombre.” L’association Accessijeux a ainsi été créée en 2015 pour permettre aux personnes atteintes de déficiences visuelles, mais aussi d’autres handicaps, de jouer.
“Sur les jeux que l’on édite, nous avons aussi créé des règles en langue des signes, accessibles via un QR code. Mais le handicap visuel nous semble celui qui a le plus besoin de matériel d’adaptation.” Accessijeux fait partie de l’Union des éditeurs de jeux de société. La structure travaille en collaboration avec des grands éditeurs, qui les consultent régulièrement sur l’accessibilité de leurs jeux. “On nous demande conseil sur les contrastes des couleurs, sur les formes présentes sur les cartes… Nous avons aussi été missionnés pour appliquer le label Colorblind. Ce dernier certifie que les jeux sont accessibles aux daltoniens, et s’ils ne le sont pas, on leur indique les modifications à faire.”