“En 2009, Hélène et David Muller, un couple d’éducateurs spécialisés, visitent un centre de rééducation de l’administration pénitentiaire, à Madagascar. Dans ce centre vivent 100 enfants âgés de 8 ans à 18 ans. Ils constatent que les conditions de vie sont difficiles. Il y a un manque de prise en charge. Ils décident alors, avec la collaboration de la cheffe d’établissement, de mettre en place un projet à caractère social”, explique Kevin Monier, directeur adjoint de Grandir Dignement.
Un service civique adapté
En France, l’association Grandir Dignement intervient auprès d’enfants incarcérés dans les Maisons d’arrêt de Metz et de Fleury-Mérogis. Plusieurs fois par semaine, des activités favorisant l’engagement citoyen et la solidarité sont ainsi menées par des bénévoles et des personnes en service civique. Parallèlement, l’association propose à des jeunes de 16 à 25 ans un dispositif de réinsertion via un service civique adapté.
“Ce service civique est adapté à leur profil, à leur niveau de développement personnel, à leurs compétences. Ils vont aller expérimenter un panel d’activités qui s’étend sur trois axes d’intervention : l’accompagnement socio-professionnel, des activités liées à l’environnement et des immersions au sein d’association”, explique Eve Rakotondrasoa, coordinatrice de l’antenne de Strasbourg. Ce dispositif permet aux jeunes de s’investir dans un cadre d’engagement dans lequel ils pourront reprendre confiance en eux. Mais également développer leur potentiel et prendre le temps de réfléchir à leur avenir.
Cette association intervient aussi auprès du grand public et des écoles de formation afin de sensibiliser à la question de la justice des enfants. Des plaidoyers sont par ailleurs menés auprès d’acteurs de la justice juvénile.
Des actions à Madagascar et au Niger
Depuis 2016, Grandir Dignement intervient également à Madagascar. Son action vise alors à améliorer les conditions de détention des jeunes au sein des quartiers de mineurs. En juillet 2014, un service de liberté surveillée a par exemple été créé. Il permet de soutenir le gouvernement malgache dans le développement de mesures alternatives à la détention. Ce service d’insertion en milieu ouvert prépare les enfants à leur sortie d’incarcération et les accompagne dans leur projet de vie.
Cette association intervient par ailleurs au Niger, au cœur des établissements pénitentiaires de Niamey, Zinder et Maradi. Son objectif est ici d’instaurer un cadre respectueux pour les mineurs et d’optimiser leur réinsertion. Depuis juillet 2017, une mesure de placement éducatif en milieu ouvert a également été mise en place. Ce dispositif est une alternative à la détention préventive des mineurs.
