Le 25 août 2003, Stéphane Saison se rend sur une intervention à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Un effondrement l’ensevelit sous des décombres avec une partie de son équipe. L’accident sera mortel. Un de ses frères d’armes y perd la vie. Trois plus tard, en 2006, Stéphane est atteint d’un trouble de stress post-traumatique.
“Je voyais des flashs de la scène, jusqu’à 50 fois par jour. Et cela pendant une dizaine d’années”, explique l’ancien sapeur-pompier de Paris. Il décide alors de se tourner vers une thérapie EMDR. Cette psychothérapie par mouvement oculaire cible les mémoires traumatiques des individus. La séance de Stéphane durera une heure et lui permettra de ne plus voir cette scène.
Le projet d’un centre de réadaptation psychologique
Stéphane a aujourd’hui pour projet d’ouvrir un centre national de réadaptation psychologique. Il souhaite ainsi mettre en place un accompagnement en profondeur spécialement dédié aux sapeurs-pompiers victimes de stress post-traumatique ou d’épuisement opérationnel. “Ce centre sera divisé en deux pôles. Un pôle avec une hospitalisation complète, pour les cas les plus graves, qui pourra durer jusqu’à un mois. Et un pôle ambulatoire, pour les cas les plus légers. Je souhaite vraiment travailler avec de la médecine douce dans ce centre. Comme l’hypnothérapie, la sophrologie et le yoga par exemple”, raconte l’ancien sapeur-pompier.
Il y sera ainsi proposé une prise en charge unique autour d’une équipe pluridisciplinaire afin d’aider les patients à retrouver, dans les meilleures conditions, de l’autonomie ainsi qu’une vie sociale et professionnelle satisfaisante suite à un stress post-traumatique ou à un burn-out professionnel.
L’association APTE créée en 2023
Il y a un an, Stéphane Saison a décidé de créer son association APTE (Accompagnement et prévention des traumatismes émotionnels). La structure est une main tendue envers les acteurs de secours qui subissent au quotidien les effets secondaires de la société. “Notre association a pour objectif la mise en place d’actions préventives et curatives pour des sapeurs-pompiers, mais également pour le personnel de sécurité intérieur comme les militaires de l’opération Sentinelle, mais aussi les policiers, les gendarmes et le personnel pénitencier”, précise Stéphane Saison.
L’épuisement opérationnel fait malheureusement partie intégrante des risques inhérents aux services de secours dans leurs missions quotidiennes de protection des populations et des biens. Aujourd’hui, Stéphane se bat tous les jours pour faire reconnaitre les risques d’apparition de troubles de stress post-traumatiques voire de burn-out chez les pompiers et les forces de l’ordre. “La santé mentale du personnel de secours est en danger, et c’est un point sur lequel il faut être vigilant désormais”, prévient-il.