Depuis 122 ans, le concours Lépine récompense les inventions qui vont changer notre quotidien. Au palmarès, on peut rappeler qu’il y a eu le stylo à bille, l’aspirateur, la machine à écrire en braille… Lors de l’édition 2023, à Paris, parmi les nouveaux lauréats, Dreasynk a été récompensée d’une médaille de bronze. Il s’agit d’un verre qui réduit par quatre la consommation de sucre dans les boissons. Cette création est sortie tout droit de la tête de William Talabot, originaire de Corrèze, qu’il a brevetée en 2020.
Plusieurs raisons l’ont incité à se lancer dans cette nouvelle voie de l’invention. « On connaît tous les problèmes liés à la surconsommation de sucre, souligne celui est manipulateur en électroradiologie à l’hôpital. Tels que l’obésité, le diabète, le nash (un acronyme anglais pour non-alcoholic steatohepatitis. Elle est aussi appelée la maladie du “soda” ou du “foie”, NDLR). Je suis moi-même consommateur de soda. Et le problème est qu’on ne fait pas forcément attention. »
Le système de rétro-olfaction
Avec cette volonté d’apporter une solution, les premières réflexions de William Talabot ont commencé en 2019. Mais il s’est avant tout posé la question de savoir ce qu’il ressent quand il boit. « Je me suis rendu compte que les saveurs arrivaient après avoir bu, analyse-t-il. C’est ce qu’on appelle, la rétro-olfaction, et moi, je l’ai optimisée. C’est un mécanisme physiologique qui parle d’ailleurs beaucoup en œnologie. » Il en conclut donc que c’est la dernière gorgée qui sera déterminante.
C’est pourquoi, il a créé un verre dans lequel il y a deux compartiments. L’un est doté d’une paille qui va amener les premières gorgées du compartiment « eau » qui compose les ¾ du contenant. Puis arrive la dernière gorgée. Il y a alors un système de valve, qui constitue le brevetage de Dreasynk, qui apporte la dernière saveur sucrée de la boisson. « Du coup, il y a le même plaisir que d’habitude, mais physiquement, dans notre estomac, on aura moins de sucre, explique William Talabot. Mais pour que ça fonctionne, il ne faut pas faire de variation entre les liquides quand on boit. »
Une invention tout public
Par ailleurs, lorsqu’il a pensé Dreasynk, William Talabot a fait en sorte de garder toutes les références sensorielles pour ne pas frustrer le consommateur, qu’il garde ses habitudes et apprécie son contenu. Son public regroupe aussi bien des personnes malades que celles qui souhaitent simplement faire attention à leur consommation de sucre. D’ici à quelque temps, l’inventeur veut passer à la commercialisation de son produit avec l’aide d’industriels et d’investisseurs. En parallèle, il va aussi lancer une campagne de financement participatif.