En France, il existe deux fois plus de salons de coiffure que de boulangeries. Et un million de Français se font couper les cheveux chaque jour. Ces déchets capillaires représentent ainsi 60% des déchets d’un salon de coiffure. Pour les revaloriser, Clément Baldellou et James Taylor ont imaginé Capillum, la première filière de recyclage et de revalorisation des cheveux.
Les deux hommes sont en effet convaincus que les déchets d’aujourd’hui sont les ressources de demain. C’est pourquoi, ils se sont tournés vers les cheveux pour les inscrire dans une économie circulaire. Capillum, via des partenaires, collecte les cheveux dans les salons de coiffure partenaires. Aujourd’hui, ce sont plus de 3 560 salons qui sont entrés dans la démarche. Ils s’appuient tous sur un kit de recyclage fourni par l’entreprise.
Le recyclage et la transformation concernent tous les types de cheveux. D’ailleurs, lorsque ceux-ci répondent aux conditions de perruquiers, Capillum fournit cette matière première à l’association intermédiaire, Solidhair.
Une fois rassemblés, les cheveux sont revalorisés dans trois domaines d’applications distincts. Dans le domaine du biomédical, Capillum a appris à extraire la kératine des cheveux pour améliorer les soins de la peau.
Avec cette ressource capillaire, Clément explique qu’il est également possible de participer à la dépollution des eaux et des sols. Le cheveu absorbe en effet jusqu’à huit fois son poids en hydrocarbure. Il est ainsi efficace pour dépolluer les ports ou agir contre des marées noires.
Enfin, Capillum a développé du paillage à base de cheveux. Ce paillage a permis de planter 4 000 arbres et réduit l’apport en eau de 30% sur les cultures. Avec Capillum, Clément veut créer des territoires plus propres et des artisans plus responsables. Il permet aussi aux citoyens de devenir des écocitoyens en allant simplement se faire couper les cheveux.