Le jeu de mots ne vous aura pas échappé, l’association By Coeur 84 a été créée il y a tout juste un an par des passionnés de moto sensibles à la cause du harcèlement scolaire. “On a des enfants, des neveux, des nièces”, explique Jérémy Carette-Le-Saint, président de l’association By Cœur 84 située au Thor dans le Vaucluse. “Alors, on a décidé de faire quelque chose, de se servir de nos motos comme support de communication, pour donner du sens à nos sorties, que notre temps soit plus utile. Et puis, la moto, ça donne une certaine crédibilité vis-à-vis des plus jeunes, qui sont plutôt sensibles et souvent attirés par les 2 roues. C’est une porte d’entrée pour établir la communication avec eux”.
Mais les bikers ont fait les choses dans l’ordre. Ils ont commencé par se former, aller rencontrer les élus locaux, présenter leurs motivations. Ils ont fait connaissance avec d’autres associations œuvrant pour la même cause, les Lag spirit-city of popes, un club de bikers et Aihlas Vaucluse, une association de lutte contre le harcèlement scolaire. Des rencontres très éducatives. “Nous avons appris que le harcèlement pouvait commencer très tôt, dès l’école primaire”, raconte Jérémy Carette-Le-Saint. “Selon les statistiques nationales, 1 élève sur 5 est victime de harcèlement durant sa scolarité. Mais les associations sur le terrain parlent plutôt de 2 élèves sur 5, que ce soit en tant que victime, témoin ou auteur”.
Ensemble on va plus loin
C’est ainsi que les By Coeur ont pu accompagner l’association Aihlas et son équipe pluridisciplinaire, composée de psychologues, sophrologues et juristes, dans un collège pour intervenir dans des classes sur le harcèlement scolaire. Ils ont également pu escorter un enfant victime de harcèlement. “On est allés le chercher dans son école et on l’a raccompagné chez lui. C’était impressionnant. Vingt-sept motards qui débarquent devant l’école d’un petit village ! C’était une action riche en émotions”, se remémore Jérémy Carette-Le-Saint.
“On essaie d’apporter des solutions plutôt que de pointer du doigt”, précise le président de By Coeur 84. “C’est à ce moment-là, quand ils sont jeunes, qu’on peut encore intervenir. Même s’il n’est jamais trop tard. On fait partie des gens qui pensent que ce n’est pas avec nos opinions qu’on change les choses, mais avec nos actions. Donc on a décidé de devenir acteurs contre le harcèlement scolaire. Notre devise, c’est seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. On essaie de créer un mouvement qui fera que les choses vont bouger”.