« C’est super intéressant d’aller récupérer des charpentes métalliques, car créer de l’acier, c’est hyper énergivore », témoigne Émilie Lemoine. L’architecte est également cogérante du collectif RE !Nouveau. Celui-ci propose une nouvelle approche du métier, plus responsable, et favorise le cercle vertueux dans le BTP. Il ne s’agit donc plus de partir d’une page blanche, mais plutôt de se baser sur des matériaux à réemployer. Une façon de faire qui bouscule la pratique du métier.
Cette vision est encore expérimentale et rare dans le milieu. Émilie explique, par exemple, qu’un récent projet a pu être mené à son terme grâce au réemploi. À Montigny-lès-Metz (Moselle), 13 000 m² de hangar de la SNCF ont été démolis pour construire un centre de maintenance. Un pavillon d’exposition a pu être reconstruit avec 95% de réemploi in situ.
Équipements sanitaires (lavabo, WC…), lumières ou charpentes en bois, la réglementation impose un tri pour ensuite être recyclé. Cela ne facilite pas pour autant le travail d’Émilie. « En tant qu’architecte, ce n’était pas facile de savoir où étaient les chantiers de démolition pour s’approvisionner et construire avec », regrette-t-elle.
Alors, pour structurer toute la filière, Émilie a cofondé l’association Remise. L’association vise à faire connaître le réemploi en Lorraine. Elle a par ailleurs créé réemployer.fr, une plateforme qui vise à mettre en lien l’offre et la demande en matériaux de réemploi. Afin de rassurer la filière, seuls les acteurs professionnels du BTP peuvent poster des offres sur cette plateforme. Cela assure la traçabilité des matériaux réutilisés.