Avant, lorsque vous alliez chez le coiffeur, aucune filière de recyclage n’existait et les 4000 tonnes de cheveux que coupent les coiffeurs par an en France finissaient incinérés ou enfouis. Depuis quelques années, des organismes ont été mis en place pour les récupérer et les réutiliser. Comme le cheveu est lipophile, c’est-à-dire qu’il retient les substances grasses, il peut lutter contre la pollution marine, absorber les hydrocarbures des bateaux et les huiles solaires. Les cheveux recyclés font aussi de bons isolants phoniques et thermiques.
Les cheveux s’avèrent également utiles à l’agriculture : mélangés à du compost, ils constituent un bon engrais, car ils sont riches en nutriments utiles pour les végétaux. Certains viticulteurs les utilisent pour protéger leurs vignes des animaux sauvages qui sentent l’odeur humaine. Les cheveux agissent alors comme répulsif et les font fuir.
Qu’en est-il des poils de nos animaux de compagnie ?
La France compte plus de 14 millions de chats, près de 8 millions de chiens. Tous ces poils pourraient être collectés auprès des 5000 cliniques vétérinaires, 6000 salons de toilettage, 10 000 éleveurs. Il y a de quoi faire. Des points de collecte peuvent être aussi mis en place chez les particuliers. Et pourtant, près de 7000 tonnes de poils sont jetées chaque année.
Brosseur est une entreprise innovante située dans le Val-de-Marne, en Île-de-France, qui se consacre à la récupération et au recyclage des poils d’animaux de compagnie. Fondée en 2017, elle a pour objectif de valoriser les poils d’animaux pour être réutilisés de manière écologique. Ils sont collectés, triés et nettoyés avant d’être transformés en produits recyclés.
Habituellement, pour nettoyer 30 kg de laine, il faut 1500 litres d’eau, ou utiliser des produits chimiques. Brosseur s’est inspiré de techniques naturelles employées à l’étranger comme l’ozone, plus facile pour traiter et nettoyer les fibres. Ils ont donc fait fabriquer leur premier caisson à ozone.
L’entreprise a développé une gamme de produits parmi lesquels des isolants thermiques et acoustiques pour le bâtiment, des panneaux pour l’ameublement et la décoration, ainsi que des textiles, bien plus écologiques que des fibres synthétiques, produites à partir de pétrole. Les poils d’animaux sont biodégradables et ne polluent pas l’environnement.
En plus de tous ces articles qui trouvent leur utilité dans notre quotidien, Brosseur, en partenariat avec l’université de Lorraine, travaille également sur l’extraction de la kératine des poils, qui pourrait ensuite être valorisée dans le secteur de la santé et de la cosmétique.
Pour se développer, la marque a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule, afin de lever des fonds pour poursuivre la recherche, le développement et la fabrication de ses produits.