Ouvert en février dernier, Ostreapolis est un centre d’interprétation dédié à l’huître et à l’ostréiculture, situé au Tour-du-Parc, dans le Golfe du Morbihan, en Bretagne. Cette idée, née dans les années 80, a pu se finaliser lorsque l’intercommunalité Golfe du Morbihan – Vannes agglomération a vu le jour en 2017. Entretien avec Lisa-Marie Bigot-Frieden, médiatrice culturelle d’Ostreapolis.
AirZen Radio. Pourquoi avoir appelé ce lieu Ostreapolis ?
Lisa-Marie Bigot-Frieden. C’est la jonction de deux termes : ostrea qui, en latin, signifie l’huître, et polis qui, en grec ancien, signifie la ville. Si on traduit, ça donne donc la ville de l’huître. On l’a donc appelé comme ça, non pas pour avoir juste un nom scientifique, mais pour faire une vraie référence au territoire sur lequel on se trouve. La commune du Tour-du-Parc a accueilli les premiers ostréiculteurs, quand ils se sont installés dans le Golfe du Morbihan. C’est aussi dans cette commune qu’on va trouver le plus grand nombre d’ostréiculteurs dans le Golfe du Morbihan. Ils sont en effet à peu près 37. C’est clairement la ville de l’huître.
Qu’est-ce qu’on peut y découvrir ?
On suit une triple dynamique qui consister à favoriser la découverte, la recherche et la gastronomie. Pour la découverte, nous avons nos deux expositions. L’une des expositions est permanente et s’organise autour donc de l’ostréiculture et du métier, de la découverte du Golfe, de ce qu’on peut faire des coquilles après consommation. L’autre est actuellement sur les océans et leur préservation.
Dans la partie gastronomie, nous organiserons des ateliers cuisine notamment. Nous avons ici tout ce qui est pédagogique, scolaire, ateliers avec les enfants. Enfin, la partie recherche contient ce qui va être lié aux conférences, aux débats et aux recherches. Le reste de notre structure se veut complètement interactif. L’objectif est vraiment que le visiteur ait une expérience du territoire et de notre thématique. C’est donc immersif. Tout est à toucher, à écouter, à regarder. C’est aussi adapté aux enfants
Pourquoi l’huître est devenue emblématique dans le Morbihan ?
Parce que c’est le berceau d’une espèce d’huîtres, l’huître plate, à la différence de l’huître creuse. Et chez nous, il y a un patrimoine véritablement morbihannais. Puis, toutes les conditions, ici dans le Golfe du Morbihan, sont réunies pour l’élevage de cette huître. L’écosystème est extrêmement riche, avec pas mal d’espèces qui vont fournir des nutriments. Un environnement pour que les huîtres puissent se cacher, vivre. La température de l’eau, aussi, favorise la vie des huîtres puisqu’elle ne doit pas dépasser les 18 degrés. Donc chez nous, c’est parfait. Le territoire est propice à l’élevage de l’huître. D’où le fait qu’il y a beaucoup d’ostréiculteurs depuis le XIXᵉ siècle.
Quelles sont les vertus de l’huître ?
Elle serait aphrodisiaque. Pour vous donner un exemple, Louis XIV en aurait mangé une bonne centaine avant sa nuit de noces. Alors, il n’y a aucune preuve, ça reste de la légende. Et Casanova, lui, en aurait mangé une bonne douzaine tous les matins au petit déjeuner. Il est même à l’origine d’une manière de les consommer, qui s’appelle le baiser de l’huître (rires). Quant à la chair, elle est très, très, très chargée en zinc, en phosphore, en fer, en calcium et protéines. Il y a des vitamines également. Et la coquille est également très riche en calcium, ce qui fait qu’elle peut être utilisée pour des compléments alimentaires. Elle est aussi pauvre en cholestérol et en calories, sauf si on la consomme avec du beurre et du vin.
Ostreapolis est un lieu éco-conçu. De quelles façons ?
Le lieu a complètement été éco-conçu par l’atelier Philippe Madec. Cet architecte ne fait que des bâtiments respectueux de la nature, pour favoriser le lien homme nature. Il n’y a pas de chauffage électrique. C’est vraiment le chauffage à bois qui va diffuser de l’eau chaude. Aussi, le sol, par exemple, est en caoutchouc. Il n’y a pas de climatisation, donc on ne rejette pas de CO2. L’évacuation de l’air se fait grâce à de grandes cheminées naturelles qui recyclent l’air naturellement. Quant à l’électricité, il y a des puits de lumière. C’est donc la lumière du soleil qui rentre à l’intérieur Ostreapolis.
Tout est en bois, pratiquement, que ce soit sur le bardage, les façades, l’isolation, la charpente,. C’est donc peu énergivore. En matière de consommation d’eau, pour la fabrication, c’est minime par rapport à d’autres matériaux. À l’extérieur, il y a du béton coquillier pour pénétrer à Ostreapolis, un clin d’œil à la coquille. C’est aussi une technique écologique dans sa conception et dans son usage, puisque l’eau perle à l’intérieur. Et il n’y a pas d’imperméabilisation, comme avec un revêtement en bitume traditionnel.
Pratique.
Juillet et août : 7 jours sur 7, 10h à 18h en continu.
Avril à juin et septembre à mi-novembre : du mercredi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 18h. Fermé les jours fériés.
Mi-novembre à fin mars : du mercredi au dimanche, de 14h à 18h. Fermé les jours fériés.
Tarif 10 € / gratuit – de 10 ans