“On voit que le vélo a bien pris dans les villes. Et nous, on est persuadé que le vélo peut être une solution aussi en zone à faible densité, en milieu rural”, estime Florent Piponnier, coordinateur projets et responsable administratif et financier de la Sonnette.” On essaie de le démontrer. On essaie d’accompagner notre territoire pour qu’il devienne plus cyclable.”
Pour ce faire, l’équipe se concentre sur trois axes : matériel, immatériel et d’acculturation. Concrètement, il s’agit dans un premier temps de proposer le bon matériel pour favoriser l’usage du vélo, par de la vente notamment ou encore un service de mutualisation. Dans ce cadre-là, le collectif propose aussi de la réparation et de l’auto-réparation, dont les ateliers sont encadrés par des mécaniciens salariés ou bénévoles. Ces ateliers s’exportent aussi hors les murs, au plus près d’un public ayant besoin de ces services, sur les marchés, à l’appel des collectivités, lors d’évènements publics, dans les entreprises ou les chantiers d’insertion.
Une culture à faire bifurquer
Ensuite, l’équipe pourvoit un florilège de savoirs, de savoir-faire et connaissances autour du vélo, pour faire tomber les freins et les barrières. Cette transmission passe, par exemple, par la vélo-école.
Enfin, l’acculturation a pour ambition de changer les mentalités. “Cela fait quelques décennies que l’espace public s’est organisé autour de la voiture, explique Florent Piponnier. Et c’est encore plus vrai dans les zones rurales et à faible densité. C’est aussi une espèce de totem, de représentation sociale, en particulier pour les personnes en situation de précarité. Posséder une voiture, c’est démontrer sa “normalité” par rapport à la société qui est normée autour de la voiture. Il y a toute une culture à faire bifurquer.”
La Sonnette se donne les moyens pour redonner au vélo ses lettres de noblesse, de manière collaborative et collective, pour que toutes les sensibilités, les points de vue, les connaissances, les profils et intérêts des citoyens soient représentés. C’est ainsi qu’une société coopérative d’intérêt collectif a été constituée.
Donner pouvoir et sens aux salariés
“La première façon de s’engager, la plus facile et accessible, est financière, expose Florent Piponnier. La particularité, c’est que le capital de notre société est apporté par l’ensemble de ses sociétaires. En outre, quel que soit le montant du capital que l’on apporte, on a une voix à égalité avec les autres dans les décisions qui sont prises dans sa politique et sa gouvernance.” La part sociale minimale est ainsi fixée à 10 euros.
“Les sociétaires sont répartis au sein de collèges, avec des voix égales, afin qu’aucun collège ne puisse prendre le dessus sur un autre, qu’aucune décision ne puisse être prise uniquement par les salariés, mais que toute décision prise soit aussi validée par les salariés.” Cela permet de donner du sens à leurs missions, qu’ils aient ainsi une prise importante sur leur outil de travail, tout en restant proche de l’esprit entreprise de territoire.
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