Un exploitant exploité qui devient artiste du sol. Voilà comment se définit Jonathan. « Aujourd’hui, je vois tout le territoire comme une toile à peindre et à partager » explique-t-il.
C’est en 2012 que Jonathan reprend la ferme familiale et l’atelier de vaches laitières. Il agrandit alors la surface d’exploitation, construit un grand bâtiment et achète des robots de traite. Pourtant, cet ancien « chef d’exploitation », profil type de l’agriculteur qui réussit, ne se retrouvait plus dans son activité. « J’ai réalisé que j’étais un applicateur d’ordonnancier tel qu’on nous apprend à l’être au lycée. J’ai remis en question tout ce qui concerne le vivant. Je me suis tourné vers l’autonomie. J’ai aussi sorti les animaux des bâtiments pour les remettre dans la nature, planté des haies et des bocages », énumère Jonathan.
Le courtil des possibles : un éco-territoire à créer
Un changement de vision difficile à assumer car ce type de projet est encore marginal. Face au jugement et aux freins qu’il a rencontrés, c’est en s’entourant de nouvelles personnes que le paysan a su rebondir. Dès 2015, il réoriente le modèle sur un système herbager en agriculture biologique puis ouvre son terrain d’une centaine d’hectares à d’autres professions : apiculture ou maraichage. Naît alors le Courtil des possibles.
À terme, différents espaces devraient voir le jour : un potager du village, un atelier mécanique, une forêt nourricière avec un poulailler mobile, une bambouseraie, des cabanes insolites, une ginguette extérieure, un four à pain… La grande étable où se trouvait l’activité laitière devrait également bientôt être transformée en quatre espaces : une pépinière d’entreprises, une halle de marché, un espace bien-être et un espace évènementiel.