Quatre Français sur dix ne partent pas en vacances. Une tendance qui évolue peu depuis une vingtaine d’années, souligne l’Observatoire des inégalités. « Avec l’inflation, on va avoir des chiffres qui vont aller bien au-delà du simple fait de l’inflation », analyse Julie Benisty Oviedo, l’une des salariées de l’Office de tourisme de Bordeaux métropole (OTCB) et responsable du projet Bordeaux Solid’AIR qu’a lancé l’organisme il y a deux mois.
« On s’est demandé quel rôle un office pouvait avoir pour faire du tourisme un outil pour plus d’insertion, explique-t-elle. Les vacances et les loisirs sont des droits pour tous. Souffler un instant, s’éloigner de son quotidien d’autant plus pour les personnes qui peuvent avoir des difficultés dans leur parcours de vie. »
Vacances et Familles, premier partenaire
Bordeaux Solid’AIR s’est ainsi façonné grâce à un partenariat entre l’OTCB et l’antenne girondine de l’association Vacances et Familles. Depuis 2020, lors d’un achat en ligne sur le site de l’office, il est possible de faire un don. Plus de 1 400 euros ont été recueillis. Ça a permis de financer le séjour de deux familles en Gironde. En effet, la structure favorise l’accès aux vacances pour tous en proposant un accompagnement sur-mesure tout au long de la démarche.
Avec Bordeaux Solid’AIR, la structure associative ajoute à son catalogue des activités touristiques et locales aux familles les plus précaires. Celles qui résident en Gironde ou qui sont accueillies dans le département. Depuis quelques mois, le programme s’est étendu à un plus large réseau qui comprend désormais 47 structures sociales : des Centres communaux d’action sociale, des Maisons du Département des solidarités, des associations et la CAF de la Gironde.
Une diversité d’activités
« On travaille main dans la main avec les travailleurs sociaux pour construire des activités sur-mesure. Nous, on vient intégrer leur programme d’insertion à l’année, explique la responsable de Bordeaux Solid’AIR. Ça peut être des visites guidées des différentes villes de la métropole adaptées à tous les publics. Il y a aussi plusieurs entreprises touristiques qui proposent des entrées comme la Cité du Vin ». Il peut aussi s’agir de croisière sur la Garonne, d’excursions dans le vignoble.
Des éducateurs sont aussi proposés aux travailleurs sociaux « pour qu’ils vivent aussi ces moments-là. C’est aussi un instant de pause pour eux ». En ce qui concerne le financement de Bordeaux Solid’AIR, la métropole bordelaise le subventionne. Mais, « il n’y a pas tant de budget. C’est plutôt un rapport au temps, à l’humain, souligne Julie Benisty Oviedo. On a créé des relations avec les structures sociales et nos partenaires ».
En deux mois, une centaine de personnes a bénéficié du programme Bordeaux Solid’AIR.