Au 205 rue Judaïque à Bordeaux, la boutique Mama Kombucha, qui produit artisanalement et vend cette boisson fermentée, accueille quelques soirs par mois les ateliers créatifs et de dessin de Bénédicte Dufour. De 18h30 à 20h, l’artiste reçoit y ses adhérents dans une ambiance cosy, avec un attirail d’outils nécessaires pour explorer sa créativité : des pastels secs et gras, des crayons de couleur, des feutres, de l’aquarelle, des feuilles blanches… Cette semaine-là, le thème, qui change régulièrement, est « la couleur ». Posés au centre de la table, deux bouquets de fleurs séchées, les modèles du jour.
Ces séances s’adressent aux adultes et adolescents, pour tous niveaux. « Moi, je n’enseigne pas du tout la technique, mais je peux donner des conseils », dit Bénédicte Dufour. « Ma démarche est plus personnelle, dans la pleine conscience. C’est un peu comme de la méditation ou de l’introspection. L’idée, c’est de prendre soin de soi grâce à la créativité. Donc, on va observer ce qui nous entoure et ce qu’il y a à l’intérieur de nous. On se reconnecte au présent, à nos émotions, on se calme quand on est stressé, on génère des solutions », complète l’artiste.
Pour celle qui a travaillé dans la direction artistique, ces ateliers sont semblables à des outils de développement personnel, voire thérapeutique. En revanche, la trentenaire précise qu’elle ne fait pas d’art-thérapie. « Je fais très attention à cette nomination qui n’est pas contrôlée en France. J’ai suivi des formations à l’art-thérapie, mais je n’ai pas de compétences de thérapeute ».
S’exprimer avec l’art
Pour assister à ces ateliers, il n’est pas nécessaire de savoir dessiner. « Ce n’est pas grave si on ne sait pas dessiner. Le but, c’est vraiment de se faire plaisir et d’expérimenter. Moi, je prône toujours le faire plutôt que le résultat. C’est vrai qu’on voit beaucoup en France des ateliers pour le « beau ». On juge le « beau ». On voit aussi qu’avec les réseaux sociaux, il faut que ce soit toujours plus beau, toujours plus performant. Moi, j’ai une approche qui est assez différente dans le sens où on est dans le non-jugement et dans une démarche bienveillante », explique Bénédicte Dufour.
Cette approche a séduit Lucie, une adhérente régulière. C’est sur les conseils d’une amie qu’elle a décidé de s’essayer à ces ateliers. « J’adore écrire, la peinture, mais je n’en ai pas fait beaucoup moi-même. La méthode de Bénédicte inclut différents exercices « contraignants » pour nous sortir de notre zone de confort, comme dessiner avec la main non dominante sans lever le crayon. Maintenant, j’arrive davantage à me lâcher. Au début, j’étais un peu coincée, je n’osais pas. Et maintenant, en fait, j’ose beaucoup plus », partage-t-elle.