Un nuage, de station orbitale, d’étoile, de coquillage ou encore une cabane perchée. Ce sont les formes originales de quelques-uns des onze refuges périurbains de la métropole de Bordeaux. Ceux-ci sont disséminés à différents endroits du territoire. La collectivité a lancé ce concept en 2012. « Au départ, il résultait de la volonté de Bordeaux Métropole d’offrir à ses habitants une accessibilité à la culture, puisque ces refuges sont avant tout des œuvres d’art, et de redécouvrir le territoire. La meilleure solution, c’est d’offrir des petites maisons pour ses habitants. Ainsi, la Métropole a décidé de créer des refuges périurbains. Ce sont des œuvres d’art conçues par des artistes et réalisées par des architectes. Ils ont eu une liberté totale pour réaliser ces lieux uniques. La démarche en soi n’existe pas ailleurs dans le monde », explique Nicolas Prépoint, en charge du dossier à Bordeaux Métropole.
Une expérience
Il est ainsi possible de passer une nuit dans « ces œuvres d’art habitables », entre mars à novembre. L’expérience est gratuite. Il suffit simplement de réserver via la plateforme et de verser une caution. À l’intérieur, il n’y a ni eau, ni électricité, ni drap, ni vaisselle. Il faut donc apporter le nécessaire pour la nuit. Des toilettes sèches sont néanmoins à disposition. Si le confort est rudimentaire, l’expérience est insolite et permet de casser sa routine et de profiter du calme de la nature.
« Chaque refuge a été décidé en fonction du paysage et de la rencontre entre, quelquefois, des contradictions. Par exemple, à Bègles, le refuge Les Guetteurs se trouve derrière le centre commercial des Rives d’Arcins. Et, en même temps, il fait face à l’île d’Arcins avec la Garonne. Ici se mêle le bruit de la nature et le bruit d’un milieu plutôt urbain. Le but de la démarche, c’est vraiment de découvrir un lieu qu’on ne soupçonnerait pas, dans un endroit qui est totalement atypique », raconte Nicolas Prépoint.
Victime de son succès
Pour profiter de cette offre, il faut être réactif, car les créneaux sont pris d’assaut. Ils ouvrent les 1ᵉʳˢ de chaque mois pour le mois suivant. « Tout le monde est concerné. On a fait des statistiques pour savoir qui réserve. La plupart du temps, ce sont des métropolitains ou des habitants de la commune dans laquelle est implanté le refuge. Mais les gens viennent aussi des quatre coins de France. Et puis, parfois, il y a des étrangers. Il faut savoir que les refuges se trouvent dans des guides touristiques internationaux », précise Nicolas Prépoint.
Les refuges peuvent accueillir entre une et huit personnes. Les mairies se chargent du gardiennage et de l’entretien. Les particuliers doivent aussi faire leur part en laissant le lieu dans un bon état.