Dejean Marine souffle cette année ses 100 bougies. L’entreprise fabrique de façon semi-industrielle des drapeaux depuis un siècle à Bordeaux. Elle est la seule sur ce créneau en Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, la société emploie vingt salariés et est leader français sur ce marché, avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. Ses bureaux et son usine sont dans le quartier Bordeaux maritime, où est fabriquée 95% de sa production.
Tout a commencé avec André Dejean, ancien employé de la Marine nationale. L’entreprise confectionnait alors les pavillons et drapeaux de la Marine nationale. Toujours spécialisée dans le nautisme, elle a ajouté aujourd’hui à son offre la création de divers supports de communication (kakémonos, banderoles, bannières publicitaires, roll-up, etc.).
Des matières françaises et européennes
Dejean Marine peut imprimer jusqu’au 1 000 drapeaux par jour, de différentes tailles, dans son atelier. Ce processus est composé de plusieurs étapes : l’infographie pour les visuels, l’impression sur des rouleaux de tissu blanc en polyester, puis la chauffe pour fixer les couleurs et, enfin, le passage à la découpe entre les ciseaux des couturiers et des couturières.
Par ailleurs, les matières premières proviennent de France et d’Europe. La société travaille aussi avec des partenaires locaux, spécialisés dans la gestion et le recyclage des déchets. Divers clients se fournissent ainsi en drapeaux officiels ou personnalisés – communes, particuliers, entreprises, etc.
Héritage familial
Depuis la création de Dejean Marine en 1923, deux familles ont pris en charge la gestion de l’entreprise. Désormais, Erwan et Mathilde de Leissègues sont à la direction. Le couple a racheté l’entreprise l’an dernier au père d’Erwan, Arnaud de Leissègues, qui en avait fait l’acquisition en 2008, avec le souhait de perpétuer l’héritage familial et de préserver un savoir-faire. Cette décision allait de soi pour les jeunes gérants. « Ce qui m’a toujours touché, c’est que le drapeau est un produit synonyme de symboles, vecteur d’une belle image, souligne Erwan. Quand on vient dans notre usine, on voit bien que ça vit. Il y a de la couleur. »
Un propos approuvé par son épouse et collaboratrice : « Le drapeau est un moyen d’expression. Il permet à chacun de « porter haut ses couleurs » et d’exprimer son identité propre. Cet objet est aussi un symbole d’unité. Ce n’est pas juste un drapeau. C’est en effet bien plus qu’un bout de tissu monté sur un bâton. Moi, j’ai été embarquée dans ce tourbillon (rires). Ce qui m’a plu aussi, c’est de m’investir localement, d’être dans une entreprise qui essaie d’avoir un impact responsable. Nous allons essayer de continuer à avancer là-dessus et à nous challenger. »
Après la préparation de l’arrivée du roi Charles III et la Coupe du monde de rugby en France, Erwan et Mathilde de Leissègues et leur équipe se tiennent prêts pour les Jeux olympiques 2024 à Paris.