Après une visite annulée en mars dernier, le roi Charles III, accompagné de la reine Camille, sera de passage en France du 20 au 22 septembre. Lors de ce voyage officiel, le couple britannique fera étape à Paris puis à Bordeaux, en Nouvelle-Aquitaine. Une région d’ailleurs très appréciée des Britanniques, en faisant le premier territoire d’accueil de nos voisins. Selon un recensement de l’Insee publié en 2020, ils étaient alors 39 000 dans la région. Nombreuses sont d’ailleurs les structures agissant pour entretenir cette amitié franco-britannique qui repose sur une histoire commune. L’association Bordeaux-Bristol (ville du sud de l’Angleterre) en fait partie.
Depuis plus de 70 ans, elle promeut les échanges culturels, linguistiques et économiques entre les deux villes. Celles-ci sont jumelées pour plusieurs raisons. “Déjà, l’occupation de l’Aquitaine, les échanges économiques entre les ports, mais aussi, malheureusement, un épisode “négrier” qui n’est pas forcément à la gloire des uns et des autres. Mais comme je le dis, dans un jumelage, on essaie de valoriser un potentiel commun aussi bien au niveau environnemental, géographique, historique et toute autre chose”, explique Valérie Bonnet, présidente de l’association.
Renforcer les liens
Tout au long de l’année, la structure associative mène diverses actions. Elle propose ainsi des cours d’anglais pour les jeunes et les adultes. Par ailleurs, les bénévoles mènent différents projets, notamment avec les jeunes adhérents sur le travail de mémoire, les discriminations, la culture, l’aspect caritatif et à travers le sport. “L’essence de l’association est vraiment de faire en sorte au maximum que le lien humain soit privilégié“, souligne celle qui est à la tête de Bordeaux-Bristol depuis 10 ans.
Parmi les adhérents qui ont pu jouir des bénéfices de l’association, Kate Spencer, ancienne habitante de Bristol. Elle a fait son premier échange avec la capitale girondine lorsqu’elle était au collège, en 1966. Elle a alors été accueillie par la famille de Claudie. “ Ça fait 57 ans que notre amitié dure. Cette expérience m’a changée la vie. Si je n’étais pas venue en France, je n’aurais pas pu être professeure de français, travailler dans le tourisme, voyagé partout », dit-elle.
Celle qui est désormais journaliste a posé ses bagages il y a 18 mois pour vivre à Bordeaux. “C’est une vie simple. Ici, le gouvernement et l’Église sont séparés, contrairement à l’Angleterre. Petite, je devais suivre la religion à l’école et chanter l’hymne. J’aime aussi la façon de vivre ici, le vin la nourriture.” Un bien-être dans la capitale girondine que reconnaissent aussi ses nombreux amis britanniques de passage.
Autre détail : Kate Spencer s’est découvert une ascendance avec Aliénor d’Aquitaine, qui fut reine de France puis d’Angleterre. Un élément qui la conforte dans son choix d’installation.