Les abeilles sont les meilleures pollinisatrices au monde. Aucun produit, aucune action humaine ne saurait les surpasser. Pourtant, nos petites amies à rayures sont mises à rude épreuve par les pesticides et le dérèglement climatique. Alors comment les aider à passer cette période ? Comment soutenir les apiculteurs et apicultrices qui travaillent avec elles et les sauver ?
Sur les 30 dernières années, la mortalité des abeilles progresse. Elle est passée de 5% dans les années 90, à un peu plus de 30% aujourd’hui. Mais l’année 2022, marquée par des épisodes de sécheresse et de canicule, pourrait battre des records.
Abeilles : 40% d’effectifs en moins en 2022
S’il faut encore « rester prudent sur les chiffres, l’année 2022 aurait été la plus meurtrière dans notre histoire récente pour les ruches. 40 à 45% des effectifs d’abeilles auraient en effet disparu. C’est énorme », explique Zakia Abarou. Elle est la porte-parole d’Un toit pour les abeilles, un réseau d’une centaine d’apiculteurs français.
Pourquoi ? « Les pesticides tueurs d’abeilles, la monoculture intensive, le frelon asiatique, l’activité humaine, l’urbanisation mais surtout, le dérèglement climatique », répond-elle.
Un impact sur notre agriculture
Le problème, c’est que ces petits insectes à rayures sont les meilleurs pollinisateurs au monde. Leur action de butinage permet en effet aux cultures de fruits, de légumes, de céréales ou encore de cacao de s’épanouir. « Leur service de pollinisation pourrait être estimé à 200 milliards d’euros par an », précise Zakia Abarou.
La disparition des abeilles représente presque une ruche sur deux à l’arrêt et des conséquences difficiles pour les milliers d’apiculteurs et d’apicultrices que compte la France. Mais ce n’est pas tout. « On commence à sentir l’impact sur les autres cultures. Si nous sortons les abeilles du tableau, cela a un impact sur toute la chaîne alimentaire », explique la porte-parole du réseau.
« Nous avons bon espoir. Les abeilles ont survécu à bien pire que le dérèglement climatique, depuis des milliards d’années. Néanmoins, elles nous sont indispensables et il faut les aider », relativise Zakia.
Comment sauver nos amies les abeilles ?
Mais alors, comment faire ? Tout comme les causes de disparition des abeilles sont nombreuses, les façons d’aider le sont aussi. Il y a d’abord une réponse gouvernementale à apporter. En janvier 2023, la Cour de justice européenne a ordonné la fin des dérogations pour l’utilisation des néonicotinoïdes. Ces insecticides tueurs d’abeilles sont notamment utilisés dans les cultures de betteraves.
À l’échelle individuelle, il est aussi possible d’agir. Par exemple, « en installant de petits abreuvoirs sur les balcons ou dans les jardins l’été, pour que les abeilles puissent boire et reprendre des forces ». Évitons aussi de tondre la pelouse dès les premiers jours du printemps. Après « l’hibernation, les abeilles seront heureuses de butiner ce que l’on considère comme des mauvaises herbes avant l’arrivée des premières fleurs ».
Parrainer une ruche, l’idée d’Un toit pour les abeilles
Le réseau Un toit pour les abeilles propose aussi de parrainer une ruche. En 12 ans d’existence, ce sont ainsi près de 20 000 ruches qui ont été installées sur les ruchers apicoles français. Et ce, grâce au soutien de plus de 100 000 parrains particuliers et 4 000 entreprises engagées.
Dès 5 € par mois pour un particulier et 99 € pour une entreprise, « vous soutenez un apiculteur près de chez vous et participez au financement de l’installation et la gestion d’une nouvelle colonie d’abeilles ». En échange, vous recevez des nouvelles régulières de vos abeilles, des photos et des pots de miel personnalisés.